mercredi 17 juin 2015

«L’anonymat libère de certaines barrières»

- Quand est-ce que l’utilisation des réseaux sociaux devient dangereuse ?

Lorsqu’on utilise les réseaux sociaux pour communiquer avec les personnes qu’on connaît, aucun problème ne se pose. C’est lorsqu’on les utilise pour s’ouvrir au monde dans sa globalité qu’il en y a un ou plusieurs. Surtout si omet la présence de filtres et qu’on déballe sa vie privée avec des photos de soi ou de famille, des humeurs et des déclarations sur son espace personnel. C’est là que la frontière entre ce qui est public et privé prouve son importance.

C’est la raison pour laquelle plusieurs personnes et des mouvements citoyens à travers le monde sont en train de réclamer la possibilité de nettoyer ce qu’on a mis. Pour éviter les ennuis, il faut juste régler ses paramètres de confidentialité et bien utiliser les filtres pour les publications, les données personnelles, les photos et les amis acceptés.

- Sur la Toile, sur les réseaux sociaux spécialement, des abus sont déplorés. Quelle en est la cause ?

Au départ, sur les réseaux sociaux, c’est la curiosité qui nous pousse à lier des amitiés avec des inconnus. Au-delà de cette curiosité, on s’aperçoit qu’il est possible de dire des choses qu’on ne dirait pas dans un face à face. En fait, cet anonymat qu’offrent les nouvelles technologies libère la personne de certains freins ou barrières imposés par l’éducation ou la société. Cette nouvelle notion de liberté lui donne un certain pouvoir Toutefois, seules les personnes malintentionnées en abusent. Ceci est aussi valable pour les échanges via les mails.

- Pourquoi ?

L’anonymat de l’écran donne l’opportunité de se décrire sous un jour meilleur. Derrière l’écran, les gens se décrivent plus beau, plus grand et se donnent toutes les qualités pour se mettre en valeur. Ils savent que personne ne va vérifier. Une fois qu’on a commencé à jouer avec la réalité, ou en d’autre termes à mentir, il n’y a plus de limite. Lorsqu’on s’aperçoit que de l’autre côté, les mensonges sont crus, toutes les perspectives sont ouvertes.

- Qu’en est-il des victimes ?

De l’autre côté de l’écran, ces personnes qui croient ces salades, qu’on qualifie de victimes, sont sur la Toile en quête de quelque chose avec une grande naïveté. Il y en a qui cherchent juste de l’amitié, d’autres une oreille bienveillante, d’autres une relation sérieuse. Elles sont fragiles, se sentent seules et sont une proie facile pour les délinquants. Ces derniers traquent les personnes fragiles, en mal d’affection, vulnérables. Ces victimes ne sont pas sans responsabilité dans cette situation parce qu’elles se laissent faire.

A travers la discussion, les délinquants arrivent à trouver les failles dans la personnalité de la victime pour oser demander des photos qu’ils utilisent après pour faire du chantage s’ils perdent le pouvoir de maîtrise sur leur proie. C’est là que le cyber-harcèlement commence. Si la victime a été prudente, la solution est facile : changer de pseudo et bloquer le harceleur. Toutefois, si elle a communiqué son adresse, son numéro de téléphone, quelques photos, des données personnelles sur sa vie privée et ses connaissances, là, le délinquant manipulateur détient toutes les cartes pour empoisonner la vie de sa victime.

- Pensez-vous que les réseaux sociaux sont à incriminer ?

Non. Mais plus il y a de moyens de communication, plus les gens se sentent seuls et cherchent à tout prix à trouver de la compagnie en faisant de nouvelles connaissances. Avec les réseaux sociaux, les gens ont tendance à croire qu’ils sont amis avec tout le monde et peuvent l’être facilement même avec des inconnus. La cause n°1 est le fait que le monde soit ouvert sans aucune protection suite au développement des nouvelles technologies de communication. Arrivent ensuite le sentiment de solitude et le besoin d’assouvir sa curiosité, puis enfin l’imprudence.

- Quelle est la solution, à votre avis ?

La recommandation qu’on pourrait donner pour les utilisateurs des réseaux sociaux serait de ne communiquer qu’avec les personnes qu’on connaît. Si tout de même on veut faire de nouvelles connaissances, certaines précautions sont nécessaires. Par exemple, demander quelques éléments qui permettent d’être sûr des informations que l’on nous donne, ne jamais accepter d’aller à un rendez-vous tout seul et ne jamais donner des données personnelles ou des photos facilement. La meilleure des choses est de définir à l’avance la raison pour laquelle la relation avec une personne inconnue est entamée.

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