Le verdict connu le 23 juin

Après un mois et dix jours de débats, le tribunal criminel de Blida a mis, hier, l’affaire El Khalifa Bank en délibéré. Le tribunal doit répondre à 14 000 questions relatives aux accusations qui pèsent sur les 71 mis en cause, dont 6000 concernent Abdelmoumen Khalifa. En attendant le verdict prévu le 23 juin, ce dernier déclare n’avoir rien compris aux faits qui lui sont reprochés et clame son innocence, au même titre que l’ensemble des mis en cause.
Le procès El Khalifa Bank tire à sa fin, après la mise en délibéré de l’affaire, hier, par le tribunal criminel de Blida. Les 71 accusés devront attendre le 23 juin   pour connaître le sort qui leur est réservé, une fois que le tribunal répondra aux 14 000 questions relatives aux faits reprochés à chacun d’entre eux, dont 6000 concernent Abdelmoumen Khalifa, et 924 sont liées aux délits d’escroquerie et d’abus de confiance, pour lesquels sont poursuivis 15 accusés.

L’ensemble des mis en cause ont eu droit au dernier mot. Tous ont clamé leur innocence. A commencer par le principal accusé, qui précise toutefois : «Je ne sais par où commencer. J’ai une longue liste d’accusations. Je n’ai pas encore compris. Tout repose sur des déclarations. Je refuse d’être assimilé à cet homme de ‘Al waad esadek’ (la promesse crédible). Moi j’avais une banque qui travaillait. Je n’ai entendu que des paroles. Les gens ont dit que l’argent partait dans des sacs, mais moi je dis que je suis innocent. Je réclame l’acquittement.»

D’autres accusés, comme le notaire Omar Rahal, ramené de l’hôpital, où il était en soins intensifs, lance d’une voix inaudible entrecoupée : «Je suis innocent de ces malversations.» Djamel Guelimi plaide l’acquittement en disant : «Je suis né et j’ai grandi dans une école, où mes parents enseignaient. Je ne peux  être éduqué sur les le faux ou les malversations.» Mourad Issir Idir dit «attendre du tribunal la justice».

Abdelhafid Chachoua refuse d’être considéré comme un voleur, son père Ahmed exprime sa confiance en «la justice de Blida» avec laquelle il dit avoir travaillé, alors que Meziane Ighil, crie son innocence et affirme : «Si je suis coupable, j’ai déjà payé le prix fort. Mais je suis innocent et j’espère être réhabilité.» Mme Belhachemi Khedoudja crie aussi son innocence en se présentant comme étant la victime de Hakim Guers, directeur de l’agence El Khalifa Bank d’Oran.

A noter que l’audience d’hier n’a pas connu cette grande émotion et surtout la tension ayant marqué la fin des plaidoiries lors du procès de 2007. En prenant la parole à la fin, Me Miloud Brahimi remercie le président Menouer Antar, ses assesseurs, les membres du jury et le procureur général, pour «la sérénité» des débats. «Prenez conscience que ce procès ne reviendra pas. Je vous le dis et je suis convaincu de cela. Ces accusés ne doivent pas rester en prison, ils ont suffisamment payé jusque-là. Rendez-leur justice», lance-t-il à l’adresse du tribunal.