Accusé de prendre des décisions impopulaires, Ahmed Ouyahia réagit. Le Premier ministre, qui a gardé jusque-là le silence sur le contenu de la loi de finances complémentaire 2018, a tenté des explications. Il a fait publier un communiqué sur le site dédié à ses services. Reconnaissant l’existence de «fuites organisées» qui alimentent «la spéculation», le gouvernement a tenté la réplique. Il ne nie rien de ce qui a été écrit dans la presse, mais justifie les hausses des taxes qui seront imposées pour la délivrance de documents d’état civil. A commencer par le passeport dont la quittance coûtera 10 000 DA au lieu de 6000 da actuellement. La hausse des taxes est expliquée par la «hausse des prix de revient» de la fabrication des documents biométriques. Il s’agit donc, aux yeux d'Ouyahia, de payer le prix. Le Premier ministre est allé plus loin. Il répond à ceux qui l’accusent d’attenter au pouvoir d’achat des citoyens. «La carte nationale d'identité, le passeport, le permis de conduire et la carte d'immatriculation sont des documents qui ont tous une durée de validité minimale de dix années. Ramené à cette durée, le tarif de délivrance de chacun de ces documents devient modeste. Le passeport de 48 pages délivré en procédure d'urgence est un document destiné aux hommes d'affaires qui n'auront aucun problème à régler ce montant», note le document des services du Premier ministre. Enfin, «comme chacun le constatera lorsque le projet de loi de finances complémentaire sera rendu public, ce texte ne contient aucune taxe ni aucune augmentation sur des produits de large consommation, et cela en dépit du fait que le pays connaît un important déficit budgétaire de 1800 milliards DA, qui n'est couvert que par les emprunts du Trésor auprès de la Banque d'Algérie», note le document. Dans l’autre volet budget, les services d'Ahmed Ouyahia démentent toute augmentation du budget. «(…) Les montants du budget de fonctionnement et du budget d'équipement sont indiqués dans la loi de finances complémentaire conformément aux procédures», note M. Ouyahia. L’avant-projet de loi de finances complémentaire n’est toujours pas adopté par le Conseil des ministres. Il n’a reçu l’aval que du Premier ministre lors d’une réunion du gouvernement tenue il y a une dizaine de jours.
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