lundi 28 mai 2018

Zoubida Assoul : «Notre démarche s’inscrit dans la durée»

Les signataires de la lettre ouverte demandant au président Bouteflika de renoncer au 5e mandat «ne comptent pas s’arrêter à ce stade». «Il y a une rencontre au début du mois de juin prochain. Elle regroupera l’ensemble des signataires de cette initiative pour l’élargir à toute la société civile», annonce la présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul. Selon elle, le groupe réagira en fonction des réactions. «Evidemment, nous ne comptons pas nous arrêter là. Notre démarche s’inscrit dans la durée. C’est un processus et à chaque étape nous ferons une évaluation et nous déciderons des suites à donner à notre action», explique-t-elle. Pour notre interlocutrice, cette initiative «n’est pas spontanée». «Elle est le fruit d’une longue réflexion. Nous étions en train de travailler ensemble depuis au moins 2014. Nous essayons de trouver les moyens pour faire bouger les choses pacifiquement. C’est donc un processus de maturation, de réflexion, d’échange et de concertation qui a conduit, aujourd’hui, à cette initiative», précise Zoubida Assoul. Qu’attendent les initiateurs de cette démarche ? Espèrent-ils une réaction positive du concerné, en l’occurrence le chef de l’Etat ? «Nous attendons un retour, au moins de deux parties. La première partie, c’est le retour du pouvoir. C’est-à-dire le Président et son entourage. Vu qu’ils savent, plus que n’importe qui, que toutes les données sont au rouge. Donc normalement, la conscience et la responsabilité veulent qu’ils se rendent à l’évidence et qu’ils renoncent au probable 5e mandat», affirme l’ancienne juge. Cependant, les initiateurs de cette démarche, ajoute-t-elle, attendent une prise de conscience des Algériens et leur adhésion, par la suite, à l’initiative. «Nous attendons un retour, beaucoup plus important que celui du pouvoir, de la part des citoyens. Nous souhaitons, à travers cette initiative, que les citoyens nous suivent pour dire halte à tout ce massacre ; le pays n’est plus dirigé et on ne sait plus qui gère l’Algérie. Il n’y a plus de visibilité et la situation économique et sociale du pays est chaotique», enchaîne-t-elle. Cependant, les auteurs de cette initiative ne nourrissent pas beaucoup d’illusions. Ils savent que le pouvoir fera la sourde oreille. «Pour la réaction de la population, elle ne se fera pas du jour au lendemain», souligne la président de l’UCP. Selon elle, «le système autoritaire a complètement dévitalisé cette société». «C’est un système répressif qui n’a jamais laissé l’espace à la société de s’organiser. Ce système a complètement perverti la société. Les gens ne croient plus en la politique. Le système a endormi la société avec la politique de la rente, alors que les Algériens ne perçoivent que des miettes», souligne-t-elle, précisant que le pouvoir a beaucoup «manipulé la société en jouant sur la peur». «Mais le groupe qui a signé cette lettre a confiance en le peuple algérien», conclut-elle.   

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