L’Algérie s’apprête à expulser 105 terroristes maliens qui avaient été arrêtés, jugés et condamnés par la justice pour des actes liés à l’activité terroriste, apprend-on de source sécuritaire. «Ils sont en rétention administrative et ne peuvent être reconduits à la frontière en raison de leur statut de personnes dangereuses qui doivent être rapatriées sous bonne escorte. L’Algérie est obligée de les rapatrier par avion jusqu’à Bamako, après concertation avec les autorités consulaires maliennes à Alger», expliquent nos interlocuteurs. A en croire ces derniers, il s’agirait d’éléments appartenant à des groupes terroristes activant au nord du Mali, notamment Ançar Eddine, qui avaient pour mission de créer de nombreuses cellules sur le territoire algérien et en faire une base arrière à leurs activités terroristes. «Ils ont commencé par se structurer et s’organiser dans cinq wilayas du sud du pays, où ils ont mis en place des réseaux dormants. Ils avaient des moyens considérables pour l’implantation d’une importante base arrière aux organisations terroristes du nord du Mali, en Algérie. Le plus grand nombre de ces terroristes a été arrêté dans les wilayas de Tamanrasset, d’Adrar, d’Illizi, mais aussi de Ghardaïa et d’Alger, parmi eux figuraient des responsables connus et recherchés pour leurs activités criminelles dans la région du Sahel. Le démantèlement de ce réseau a été possible grâce à des informations fournies par des terroristes repentis qui activaient au nord du Mali», révèlent nos sources, qui précisent que les éléments actuellement en rétention administrative «ont tous été reconnus coupables d’actes terroristes, et bon nombre d’entre eux détenaient des armes à feu et des documents subversifs compromettants». La décision de les renvoyer au Mali a été prise, et dans le cadre de la convention d’entraide judiciaire algéro-malienne, ils vont être transportés par voie aérienne jusqu’à Bamako. Cette décision intervient au moment où le chef de l’état-major de l’ANP, le vice-ministre de la Défense, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, arrive à Tamanrasset, au siège de la 6e Région militaire, pour une visite d’inspection. Cette région montagneuse, qui partage une longue frontière avec le Mali, est confrontée non seulement au fléau de la contrebande et de l’immigration clandestine, mais aussi du terrorisme. Une forte pression est exercée sur les troupes mobilisées aux frontières et qui font face chaque jour à des tentatives d’incursion sur le territoire national. Si l’on se réfère au bilan officiel du ministère de la Défense nationale, depuis le début de l’année en cours, 37 terroristes se sont rendus avec armes et bagages à Tamanrasset, cinq autres ont été abattus, alors qu’une quantité impressionnante d’armes de guerre, de minutions et d’explosifs a été récupérée par les unités de l’ANP, sans compter les quantités énormes de produits de contrebande saisies. Cette ceinture de feu qui entoure le flanc sud du pays suscite de fortes inquiétudes, d’autant que de l’autre côté de la frontière, au Mali, Niger et en Libye, la situation va de mal en pis avec le chaos régnant et la prolifération d’organisations aussi bien terroristes que criminelles. La visite de Gaïd Salah à Tamanrasset n’est pas la première. Au mois de février dernier, le chef de l’état-major de l’ANP avait inspecté toutes les unités de cette région, confrontée également à un flux migratoire massif, qui freine toute politique de développement et met les autorités locales face à un défi majeur.
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