Très remonté contre la polémique suscitée par l’acquisition de la raffinerie d’Augusta (Italie) par Sonatrach, le ministre de l’Energie a tenté la réplique hier. S’exprimant lors d’une visite dans la wilaya de Boumerdès, M. Guitouni a rappelé que le PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures n’a pas agi seul. «La transaction a été conclue après une expertise qui aura duré une année. Elle a été décidée avec l’aval du gouvernement et du ministère de l’Energie, et ce, après l’examen du dossier et son approbation par le conseil d’administration de Sonatrach. Maintenant, je me demande pourquoi on veut semer le doute et créer des problèmes à cette société», a-t-il déclaré lors d’un point de presse à la station électrique de Cap Djinet. Pour répondre à ceux qui critiquent «l’état et l’âge très avancé de la raffinerie» et son impact sur l’environnement, M. Guitouni rétorque que «le pollueur est toujours payeur». «Si on a fait des investissements c’est pour gagner», a-t-il lancé. L’acquisition de la raffinerie d’Augusta, a-t-il expliqué, fait partie «d’un plan de restructuration de Sonatrach qui s’étalera de 2020 à 2030». «Sonatrach doit coûte que coûte diversifier ses investissements à l’étranger. Il est anormal qu’une société de son envergure travaille uniquement à l’intérieur. Certes, on est présents dans de nombreux pays, dont la Libye, la Mauritanie, le Mali, l’Irak et le Pérou, mais cela reste insuffisant et on doit faire rentrer plus de devises au pays», a-t-il indiqué, promettant d’œuvrer «pour donner un nouveau souffle à cette entreprise publique». Dans ses réponses, le ministre a laissé entendre que l’image de Sonatrach en a reçu un sérieux coup à l’international et qu’il n’est plus utile d’en rajouter encore une dose. Interrogé sur l’évolution des cours du pétrole et les informations qui prédisent une baisse des prix dans les semaines à venir, il a annoncé qu’une réunion est programmée le 22 juin entre les membres de l’Opep pour discuter de cette question. Pour lui, la décision de la Russie et de l’Arabie Saoudite d’augmenter leur production a été prise pour des considérations géostratégiques. S’agissant de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, il a précisé qu’elle est toujours en cours d’examen. «On est en train d’étudier et de nous inspirer de ce qui a été fait dans d’autres pays. Car il ne faut jamais se presser à adopter une loi qui engage l’avenir de tout un pays», a-t-il souligné. Lors de sa visite, le ministre a observé une halte au niveau du projet de réalisation d’une centrale électrique à Cap Djinet d’une capacité de 1131 mw. Inscrit en 2012, ce projet, dont le coût global est 82 milliards de dinars, a connu un retard de trois ans. Dotée de trois turbines à gaz, la centrale devrait entrer en service d’ici septembre prochain pour alimenter des localités des wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj et Sétif. i
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