Après avoir exhorté le président de la République à trouver une sortie de crise qui est resté malheureusement sans suite, les résidents en sciences médicales seraient-ils sur le point de mettre fin à leur mouvement de grève, entamé depuis déjà sept mois, un mouvement jamais observé dans toute l’histoire du secteur de la santé en Algérie, pour reprendre du moins les gardes dans un premier temps ? Selon des sources concordantes, la décision du Camra sera probablement connue aujourd’hui, après la large concertation menée ces derniers jours. D’ailleurs, des réunions ont eu lieu dans les centres hospitaliers des différentes régions du pays durant la semaine dernière, et ce, pour décider de la reprise ou non du travail. «Il y a ceux qui sont pour la reprise et d’autres non, en fait jusqu’au-boutisme, mais la tendance globale semble pour l’arrêt de la grève mais avec des conditions», signale un médecin spécialiste. Et de souligner qu’un ultimatum sera fixé en attendant d’examiner les propositions de sortie de crise et pour décider des suites à donner à ce mouvement. Un geste qui sera sans doute, non sans grande importance pour les pouvoirs publics, qui ont toujours conditionné la reprise du dialogue avec l’arrêt de la grève. Si la décision du Camra se confirme, «elle ne peut que contribuer à mettre fin au marasme. La situation ne peut plus durer. Ce sont nos enfants, nous devons les protéger», affirme notre source qui estime que la reprise, si reprise il y aura, devra être accompagnée par des garanties des deux tutelles, à savoir le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, par rapport aux revendications des médecins résidents et surtout aux risques de représailles de la part de certains chefs de service, qui menacent déjà de sanctionner les médecins résidents grévistes s’ils venaient à reprendre. «C’est surtout ceux qui ont du mal à assurer la surcharge de l’activité assumée durant des années par des résidents. Ce mouvement de grève a justement mis à nu toutes les défaillances et les dysfonctionnements dans les services médicaux des CHU à travers le pays», note encore notre source. Par ailleurs, le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), lui aussi en grève pédagogique de graduation et post-graduation, ferme d’ores et déjà la porte à d’éventuelles solutions, notamment celles relatives à la reprise des cours et à l’organisation des examens. «Le Snechu est conscient que les hospitalo-universitaires sont actuellement éreintés par la lourde activité de soins, de ce fait, le Snechu s’engage au respect des vacances universitaires des hospitalo-universitaires et ni cours ni contrôles ne seront rattrapés durant cette période», lit-on dans un communiqué rendu public jeudi. Le Snechu confirme, à travers son communiqué, l’apport indispensable des médecins résidents dans l’activité de soins dans les différents services, se plaint d’un épuisement de ses adhérents par la surcharge de leur activité et appelle les présidents des conseils scientifiques et les chefs de service des différents établissements hospitalo-universitaires à «réduire l’activité de soins au service minimum et aux urgences afin d’éviter l’épuisement professionnel de nos collègues».
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