dimanche 27 mai 2018

«Où sont les solutions Monsieur le ministre ?»

Près de deux mois après la dernière réunion des délégués avec les services du ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, et l’appel à «l’arrêt total et inconditionné» du service minimum, les grévistes s’étaient réunis en AG pour décider de la suite de leur mouvement… Le Collectif des médecins résidents en sciences médicales (Camra) devra rendre aujourd’hui sa décision sur le gel ou non de l’arrêt des gardes. Une réunion des délégués nationaux du Collectif devait se tenir dans la soirée d’hier à Constantine «pour discuter de la situation actuelle du mouvement et décider d’une feuille de route pour les prochains jours», annonce le membre du bureau national et délégué du CHU de Tizi Ouzou, le Dr Sofiane Benseba. Près de deux mois après la dernière réunion des délégués avec les services du ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, et l’appel à «l’arrêt total et inconditionné» du service minimum, les grévistes s’étaient réunis en AG pour décider de la suite à donner à leur mouvement et d’une réponse commune au ministre de la Santé, qui a conditionné la reprise des négociations par le gel de l’arrêt des gardes. «Les délégués ne peuvent pas décider à la place des résidents. La reprise ou non des gardes est entre leurs mains. Depuis lundi dernier, des AG sont organisées à travers le pays pour avoir l’avis des résidents», signale le porte-parole, le Dr Boutaleb, précisant que «d’ici demain ou au plus tard après-demain (lundi) une décision sera rendue publique». Selon les premières estimations, constate le porte-parole, il y a «des avis divergents sur les décisions à prendre d’une faculté à une autre, mais je démens l’existence de dissension parmi les délégués». Les résidents des facultés et CHU du pays (11) avaient le choix entre reprendre l’activité, rejoindre sous condition les services ou carrément rejeter la décision de la reprise. A Alger, où il existe plus de la moitié des résidents du pays (15 000), les avis sont partagés : 43% sont contre la reprise, 38% pour une reprise conditionnée et 19% sont pour l’arrêt des gardes et la reprise des négociations avec la tutelle, détaille un délégué. 80% de taux de suivi A Constantine, l’une des facultés les plus importantes du pays, les grévistes ont donné leurs suffrages pour le maintien de la grève. «Il n’y a pas de reprise, puisqu’à ce jour il n’y a rien de nouveau de la part de notre tutelle. La plupart des résidents, du moins à Constantine, sont contre la reprise et l’arrêt du gel des gardes», tranche Abdelmoumen Hadiby, délégué des résidents de Constantine. Même indignation du représentant du CHU de Tizi Ouzou, qui estime que la tutelle est appelée à «éclaircir» sa position vis-à-vis du mouvement en apportant des «solutions qui s’imposent pour permettre l’arrêt de la grève». «La tutelle (ministère) nous assure que des solutions existent. Pourquoi alors persiste-on à prendre en otages les malades, les résidents ? S’il y avait vraiment une bonne foi de la part de la tutelle, pourquoi le ministère ne met pas noir sur blanc ces solutions ?» s’interroge le Dr Benseba. En grève depuis six mois, les médecins résidents en sciences médicales ont décidé l’arrêt des gardes depuis le 29 avril dernier pour dénoncer le «mutisme» de leur tutelle et la répression policière. Dernière démarche entreprise par le Camra, mais qui n’a pas abouti : la lettre adressée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. En attendant une réaction du Président et des tutelles des résidents, qui n’ont plus pris langue avec les délégués, la grève se poursuit avec arrêt des gardes : «La grève est suivie à 80% au niveau national», précise le délégué Benseba, signalant qu’à Tizi Ouzou la reprise a touché le service de neurochirurgie (4 résidents).  

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