Propos recueillis par Hocine Lamriben L’ONS vient d’annoncer un taux annuel d’inflation de 4,3% jusqu’à avril. Selon vous, les chiffres de l’ONS reflètent-ils la réalité du marché alors que de nombreux facteurs militent pour une forte inflation, notamment la planche à billets, les mesures contenues dans la loi de finances et la dévaluation du dinar ? En termes de composantes d’informations pour les indices des prix, certaines données accusent et affichent des écarts entre catégories officielles et autres réelles sur le plan quantitatif et qualitatif, du fait que le mode de consommation ou d’utilisation actuel n’est pas le même qu’il y a quelques années. Par ailleurs, l’émergence de nouveaux produits contre le déclin d’autres font partie d’un indicateur qui n’est pas très suivi par rapport à l’indice de consommation. La téléphonie mobile, par exemple, est un gisement de consommation très important avec des centres d’intérêt croisés entre les différentes catégories socioprofessionnelles ou intergénérationnelles à partir desquels beaucoup de facteurs sont à expliciter. L’évolution de l’inflation obéit à une règle d’évolution de l’indice des prix avec un système de pondération entre les catégories. Et de ce fait, les règles de pondération ne prennent pas en considération certains principes sur les qualités et caractères des consommateurs concernés. Pour le cas de l’émission monétaire, le risque inflationniste existe, mais son degré d’implication reste graduel en fonction des flux des liquidités concernées et aussi des canaux d’affectation par lesquels vont transiter les valeurs émises. Dans le cas où le financement non conventionnel couvre un poste d’endettement, il pourra le compenser en valeur dette réelle, mais qui est aussi assimilable à une facilité de caisse ou avance pour le compte du débiteur au sein du circuit des banques primaires. Le FNI, aussi, ne peut que conserver ses avoirs jusqu’à ce qu’un projet d’investissement se présente. Donc l’effet inflationniste à partir de l’émission monétaire n’est pas très imminent à partir du moment où ses flux sont toujours logés dans un cadre institutionnel. De nombreux spécialistes estiment que la méthode de calcul de l’inflation en Algérie est dépassée. Etes-vous de cet avis ? La méthode de calcul s’appuie sur des phases qui vont en profondeur des éléments et avec un système de pondération tiré sur la moyenne des données probables. Cette pondération ne tient pas compte des évolutions à court terme ou des probabilités d’évolution. La collecte des données repose sur des éléments à partir de différents paniers qui doivent faire l’objet d’une révision périodique. Ne pensez-vous pas qu’il est nécessaire de disposer d’un organisme indépendant chargé des statistiques ? Il est toujours utile et intéressant d’avoir des avis complémentaires ou contradictoires de la part d’autres organismes spécialisés, mais le plus important, c’est aussi la révision de quelques aspects techniques avec les bases et les espaces de collecte des données.
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