mardi 29 mai 2018

Les raisons d’une restriction

Ce qui était annoncé comme mesures d’allégement des procédures d’obtention de visas pour aller en France, s’est vite transformé en restriction. Qu’est-ce qui a changé depuis une année pour les représentants diplomatiques français à Alger pour que soudainement la simplification de la demande de visa se complique davantage, même à l’égard de certaines corporations. Se sont-ils rendu compte que le système de traitement des dossiers mis en place depuis des années est devenu défaillant ou c’est juste un prétexte pour justifier une nouvelle politique de visas envers les Algériens ? Tout porte à le croire. Lors de sa visite en Algérie en décembre dernier, le président français, Emmanuel Macron, avait déclaré aux jeunes Algériens que le visa «n’est pas un projet de vie». Et visiblement, c’est ce qui est en train d’être appliqué sur le terrain, après le constat fait par d’autres responsables français que beaucoup d’Algériens ne retournent pas dans leur pays après l’expiration du délai de séjour. Un autre argument est avancé par les représentants diplomatiques français, l’existence d’un trafic dans les dossiers de demande présentés au consulat. Mais est-ce que ces raisons peuvent à elles seules être suffisantes pour altérer le nombre de visas, et durcir la procédure de leur obtention ? La polémique déclenchée par les déclarations de l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, en avril dernier prouvent le contraire. Au-delà de la question des visas, tout porte à croire que les relations entre les deux pays traversent une autre zone de turbulences. On n’en connaît pas les raisons, mais les événements laissent penser que la décision de l’Algérie de réduire le volume de ses importations en provenance de l’Union européenne serait à l’origine de cette nouvelle politique des visas, pas uniquement de la part de la France mais aussi de l’Espagne et de la communauté européenne, qui n’avaient pas manqué de montrer leur désapprobation des choix faits par le gouvernement dans une conjoncture économique difficile. C’est une hypothèse valable, sans négliger toutefois la volonté de la France et de l’Espagne de réduire l’immigration illégale dont les autorités des deux pays ne cessent de se plaindre. Les Algériens sont présentés comme étant les plus grands demandeurs de visas pour la France dans le monde.

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