A une quinzaine de jours de la célébration de la fête de l’Aïd, le rush est immense sur les boutiques de vêtements. Des mamans accompagnées de leurs enfants font les marchés d’Alger, comme c’est le cas dans les autres wilayas du pays, pour dénicher la meilleure tenue au meilleur prix. Une mission pas très facile à accomplir, notamment avec les charges du mois de Ramadhan, le pouvoir d’achat érodé et les prix des tenues qui, malgré une légère hausse, restent stables. Rue Hassiba Ben Bouali, tous les magasins sont pris d’assaut. Hassina, accompagnée de ses 4 enfants dont 2 adolescents, avait déjà fait 5 boutiques sans pour autant acheter quoi que ce soit. «C’est difficile de trouver quelque chose qui leur plaise et qui va avec le budget limité par leur père à 25 000 DA pour les quatre», confie-t-elle avant de rejoindre sa fille aînée tombée sous le charme de chaussures à 3500 DA. Habiller ces quatre petits êtres à 6000 DA chacun est un pari presque impossible, notamment avec les prix qui commencent à connaître une légère hausse. «Nous en avons pour toutes les bourses. D’ailleurs, nous évitons de nous approvisionner en produits hyper chers pour ne pas faire fuir nos clients», explique Djamel qui importe des tenues pour femmes et enfants de Turquie et de Tunisie. En effet, le marché des vêtements est constitué à près de 90% par des produits importés. Ceci est constaté de visu sur les étiquettes des vêtements. Selon un constat fait sur place, trois pays se disputent les parts de ce marché. Il s’agit en premier lieu de la Turquie qui a détrôné la Chine qui se classe deuxième, puis de la Tunisie pour les tenues d’intérieur pour femmes. D’autres pays viennent après, mais avec des prix nettement plus élevés. Justement, en matière de prix, ils restent tout de même stables malgré une légère hausse au rayon femmes et enfants. Selon El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), la hausse est estimée à 10% seulement. Les prix tournent autour de 1500 et 8000 DA. Le critère déterminant le prix reste la qualité du produit, puis sa provenance. Les vêtements chinois sont les moins chers sur le marché. «Toutefois, la demande sur ces produits a nettement baissé ces dernières années. Les articles importés de Turquie ont conquis la clientèle. Et pour nous, en tant qu’importateurs, la destination Turquie est nettement plus accessible que la Chine et le coût est bien moins cher», explique Réda, propriétaire d’un magasin de vêtements pour femmes, rue Hassiba Ben Bouali. Il en est de même pour les vêtements pour hommes. Toutefois, les produits exposés proviennent tous de l’ancien stock. Ce qui explique les prix relativement bas chez certains, sauf les grandes marques où les prix peuvent facilement atteindre 8000 DA pour un simple tee-shirt ou un short. La production locale, quant à elle, est infime par rapport à la demande. Omar a complètement abandonné son projet d’atelier de confection pour s’investir dans l’importation. «Les hidjabs que je confectionnais me revenaient nettement plus chers que ceux que j’importe en ce moment. Depuis que je me suis lancé dans l’importation d’articles finis, mon commerce se porte mieux», explique-t-il. D’après Amar Takdjout, président de la Fédération syndicale des textiles et cuirs, il n’y a pas de mesures incitatives pour relancer l’industrie locale qui ne représente que 5% du marché. Il en est de même pour la chaussure. Selon M. Boulenouar, les Algériens consomment annuellement 60 millions de paires alors que la production annuelle ne dépasse guère les 5 millions. Ce qui explique les prix relativement élevés des chaussures sur le marché. Une simple ballerine de qualité moyenne coûte au moins 2500 DA. Une meilleure qualité vaut bien le double, voire le triple. Ceci sans pour autant parler des grandes marques, telles que Nike ou Adidas, où les articles sont carrément inabordables pour les catégories moyennes. Ces dernières se rabattent souvent sur les articles utilisés et la friperie.
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