Expert auprès de l’Office national de lutte contre la drogue et les toxicomanies et ex-directeur général par intérim de cet office, Salah Abdennouri affirme que les saisies de cocaïne ne sont pas nouvelles, puisque des quantités énormes ont déjà été interceptées par les services de sécurité, mais il précise qu’elle n’est en générale pas destinée à l’Algérie. Il explique : «Vous savez que l’Afrique de l’Ouest est devenue un centre de stockage et de transit, avant d’être expédiée vers l’Europe et le Moyen-Orient. Toute cette quantité saisie à Oran ne peut pas avoir comme destination l’Algérie. Cependant, si elle transite par notre pays, il y a une partie qui y restera pour payer les réseaux de passeurs. Sachez aussi, qu’aujourd’hui, les narcotrafiquants marocains sont, d’après les derniers rapports sur le trafic de drogue, connectés aux filières latino-américaines et assurent eux aussi le transport de cette drogue.» Selon l’expert, l’introduction de cette drogue dure sur le marché algérien n’est généralement pas très importante comparativement au trafic de cannabis ou de psychotropes. «Avant, c’était parmi nos émigrés que de petites quantités sont ramenées en Algérie, et qui sont vendues à des prix tellement élevés qu’elles restent circonscrites à une catégorie de consommateurs aisés financièrement. Ces dernières années, ces quantités ont augmenté parce que les migrants subsahariens ramènent eux aussi de la cocaïne pour financer leur voyage vers l’Europe et répondre à leurs besoins. Bon nombre d’entre eux se retrouvent souvent en prison pour trafic de drogue», souligne M. Abdennouri. Revenant sur la saisie des 701 kg de cocaïne à Oran, l’expert insiste : «C’est une quantité considérable. Elle ne peut pas être destinée à l’Algérie, où il n’y a pas de marché de consommation. C’est important de le rappeler. Une telle opération demande des moyens colossaux et une organisation puissante. Certainement qu’elle devait juste transiter par Oran, pour maquiller l’opération.»
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