samedi 26 mai 2018

La réponse de l’Algérie aux accusations de l’ONU

Epinglée par l’ONU sur le dossier des migrants, l’Algérie a répondu hier. Elle a exprimé sa désapprobation des reproches qui lui ont été faits par l’instance onusienne. Dans un communiqué rendu public le même jour, le ministère des Affaires étrangères a annoncé qu’à la suite de la récente déclaration faite par la porte-parole du bureau du Haut-Commissaire des droits de l’homme des Nations unies concernant les conditions dans lesquelles auraient été reconduits dans leurs pays respectifs des migrants séjournant illégalement en Algérie, le représentant permanent de l’Algérie à Genève a été instruit pour exprimer à ce bureau  «la vive désapprobation des autorités algériennes des propos inacceptables tenus par sa porte-parole». L’Algérie demande en effet «des clarifications sur les raisons l’ayant conduite à faire avec une aussi insoutenable légèreté un tel procès d’intention». «Ces propos, estime le ministère des Affaires étrangères, se fondent sur de simples allégations parcellaires, approximatives et non vérifiées.» Parce qu’en plus d'être rapportés au conditionnel, ils constituent une grave entorse à la vérité et un manquement grave à l’obligation de rigueur, de prudence et d’objectivité à laquelle doit s’astreindre, en toutes circonstances, le bureau des droits de l’homme, en particulier lorsqu’il s’agit de questions aussi sensibles et aussi complexes, dénonce l’Algérie qui «voudrait une nouvelle fois affirmer de la manière la plus formelle que, face aux graves défis dont le phénomène de la migration irrégulière est porteur, elle se doit, à l’instar de tous les Etats du monde, de prendre toutes les mesures qu’elle estime nécessaires pour assurer la sécurité et le bien-être de ses citoyens ainsi que des étrangers séjournant légalement sur son territoire». Le MAE explique en effet que «les mesures de reconduite aux frontières se font conformément à la loi algérienne, aux obligations internationales de l’Algérie et dans le strict respect de la dignité et des droits humains des personnes concernées». Ces mesures, précise la même source, s’effectuent avec l’accord préalable des autorités des pays concernés, qui procèdent à l'identification des intéressés et la délivrance des laissez-passer consulaires et avec la participation de volontaires du Croissant-Rouge algérien et des éléments de la Protection civile. L’Algérie affirme par ailleurs que «l’hébergement des migrants rapatriés se fait dans des conditions décentes au sein de centres d’accueil spécialement aménagés à cet effet, et leur acheminement jusqu’à Tamanrasset est assuré par des autobus dotés de conditions optimales de confort». «Terre d’accueil, l'Algérie l’a toujours été et le restera, car elle ne peut renier ni ses valeurs d’humanisme ni sa politique d’accueil et d’hospitalité à ceux qui se sentent persécutés ou ceux que les crises et les conflits ont jetés sur le chemin de l’exil», rappelle le communiqué du ministère des Affaires étrangères, qui précise que «ceux qui ont besoin de protection trouveront toujours chez elle, par les voies légales, secours et assistance». Les autorités algériennes appellent en effet à des efforts soutenus de la part de la communauté internationale «pour apporter des solutions aux problèmes à l'origine de l’exode de centaines de milliers de personnes vers le nord et pour éliminer les réseaux criminels qui exploitent leur détresse, car la seule rhétorique, de surcroît accusatrice, ne peut, en aucun cas, constituer une réponse à un phénomène aussi complexe que la migration irrégulière».  

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