L’adoption récente de la loi sur la Santé, laquelle consacre notamment la gratuité des soins, contribuera-t-elle à améliorer les prestations prodigués aux malades Algériens ? Considérant que l’Etat ne peut pas désengager sa responsabilité pour ce qui a trait à la bonne santé de ses citoyens, le Dr Bekkat Berkani constate que si le système sanitaire national n'a pas été à la mesure des attentes c'est, note-t-il, parce qu'il n'a pas su utiliser à bon escient les importants moyens financiers qui lui étaient consacrés. Parmi les disfonctionnements dont ce système a eu à souffrir, il rappelle l'arrivée tardive de moyens modernes de diagnostics et de traitement, distribués de manière inégale et qui, de plus, ne sont pas rentabilisés faute de personnels spécialisés. Il relève, en outre, que des appareillages sont souvent en panne par manque de pièces détachées en raison de la multiplicité des marques importées. S'exprimant, mercredi, à l'émission L'invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le président du Conseil national de l’Ordre des médecins rappelle que la loi sur la Santé définit un certain nombre de principes inaliénables parmi lesquels figurent le bon fonctionnement des grands hôpitaux publics et la hiérarchisation des soins prodigués aux patients. Relevant que les médicaments contre le cancer représentent près de 50% de la pharmacopée des hôpitaux publics, le Dr Bekkak note que les moyens financiers, pour asseoir un efficace système de soins n’ont pas toujours suivis, alors que, souligne-t-il, « la santé si elle a un coût, n’a pas de prix ». Soulignant que le bon état sanitaire d’un pays passe principalement par l’organisation d’un bon système de prévention, l’intervenant signale au passage que cet aspect a déjà été porté à l'attention des pouvoirs publics. « Nous avions espéré, déclare-t-il, que soit créé un organe national de prévention de toutes les maladies ». En matière de prévention, il pointe en particulier du doigt, les cancers les plus importants comme ceux du sein et du poumon « qu’on peut prévenir », ajoutant qu’il revient moins cher de traiter une maladie à ses débuts que d’y consacrer de gros moyens pour la guérir.
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