Quelque 48 382 accidents du travail ont été enregistrés en 2017, a révélé, hier, Fatiha Tiar, directrice de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, à la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), en marge de la célébration officielle de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé en milieu professionnel. On déplore 552 décès lors de cette année-là. La même responsable précise que 10% des accidents touchent la tranche d’âge des 16-25 ans. Le bâtiment et les travaux publics restent les secteurs les plus touchés par les accidents du travail. La responsable de la Cnas souligne une baisse de 6,34% du nombre des accidents comparativement à 2015. «Une tendance à la baisse, estimée entre 10 et 15%», a été enregistrée en 2017, comparativement à la moyenne annuelle du nombre des accidents survenus en milieu professionnel enregistrée lors des cinq années précédentes avec 50 000 accidents annuellement. La Cnas table sur la communication et la sensibilisation autour des 69 normes de sécurité, établies par l’Institut national de normalisation, dans les entreprises pour une meilleure adhésion des travailleurs aux comportements sans risques et réduire le coût de ces accidents aux caisses de sécurité sociale. Une campagne sous le thème «Equipement de protection individuelle, obligation pour l’employeur, droit du travailleur» sera lancée à partir du 3 mai prochain. Elle vise, à travers des portes ouvertes dans des agences de la Cnas, à sensibiliser autour des normes à respecter au niveau des entreprises et les moyens de protection contre les risques. Une autre campagne similaire est également lancée, ciblant les apprenants des centres de formation et enseignement professionnels. «De nombreux facteurs peuvent accroître la vulnérabilité des jeunes aux risques en matière de sécurité et de santé au travail, tels que leur stade de développement physique et psychologique, leur manque d’expérience professionnelle et de formation, leur connaissance limitée des dangers liés au travail et leur manque de pouvoir de négociation qui peut les conduire à accepter des tâches ou des emplois dans de mauvaises conditions de travail», souligne la représentante de la Cnas. Ces campagnes visent, en outre, à rendre visible le rôle des commissions paritaires de l’hygiène. La mise en place de ces commissions est obligatoire, conformément à la loi 88-07 définissant les risques encourus dans le milieu de travail, ainsi que les moyens et outils de prévention et de protection des salariés. Des organismes, comme l’Institut national du travail, offrent des prestations d’évaluation des risques et outils de prévention. «L’Institut fait un travail d’accompagnement pour le respect des normes pour les entreprises qui nous sollicitent. Nous fournissons conseil et expertise ainsi qu’une évaluation des risques auxquels nous proposons les outils et moyens de prévention», explique Zahida Kaci, sous-directrice des études et de recherche audit institut, en marge de cette activité officielle. Pour Ahmed Guettiche, secrétaire national à l’UGTA, chargé des affaires générales, «il y a un recul de couverture en médecine du travail dans le secteur public et dans le privé, la médecine du travail est presque inexistante». La prévention et la sensibilisation autour des risques en milieu professionnel ne peuvent se faire sans la médecine du travail, estime le même syndicaliste. L’Ugta remettra, incessamment, au gouvernement, le rapport du groupe de travail, chargé de fournir les propositions pour l’élaboration de l’avant-projet de loi portant sur la révision des dispositions régissant la médecine du travail, souligne M. Guettiche. Les syndicats, en tant que partenaire social, doivent veiller au respect «en priorité» des normes de sécurité et au maintien d’un environnement sûr et sécurisé aux travailleur, plaide le secrétaire général du ministère du Travail dans son intervention lors de la cérémonie officielle.
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