La Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) organisera, le 5 mai, une session de formation au profit des représentants de toutes les formations politiques, et ce, en prévision de la prochaine élection présidentielle. Cette session portera sur le champ d’intervention des partis lors de la surveillance des échéances, ainsi que la formation des représentants des partis sur la rédaction des recours. Si certains partis, notamment ceux au pouvoir, ont applaudi cette initiative, ceux de l’opposition l’ont qualifiée de «diversion» et surtout d'«aberration» et d’acte de bureaucratie. Le RCD, par la voix de son chargé de communication, Yassine Aissiouane, affirme ne pas être concerné par cette mascarade qu’il ne cautionnera jamais. Il accuse par ailleurs ses initiateurs de faire dans la «perversion», et dans la «pollution» et non dans la «construction». Mieux, le RCD se propose de dispenser une formation dans ce sens aux membres de cette instance. «Au RCD, nous pensons que le président de cette instance a besoin d’une formation et notre parti renferme des compétences capables d’assurer cette mission», ironise Aissiouane. Ce dernier rappelle que le RCD était le premier à avoir proposé et soumis à un large débat un projet portant sur la création d’une commission indépendante de gestion des élections. «Notre proposition a été largement débattue et partagée avec l’opposition qui l’a approuvée, mais elle a été rejetée par le pouvoir qui a opté pour une instance de surveillance et non de gestion des élections que nous récusons dans le fond et la forme», précise Aissiouane. Soufiane Djilali, premier responsable de Jil Jadid, note que cette action n’a aucun sens politique, c’est plutôt un acte bureaucratique. «On nous invite pour nous initier à la rédaction des recours. C’est du n’importe quoi ! Alors que nous avons des problèmes beaucoup plus graves. Pourquoi on ne nous sollicite pas pour la révision du fichier électoral ou débattre du vote électronique ? Nous avons une justice complètement instrumentalisée et M. Derbal parle de recours !» s’insurge Soufiane Djilali. Même son de cloche au MSP. Pour le parti de Makri, le problème ne réside pas dans la rédaction des recours, mais plutôt dans l’absence d’une volonté politique pour l’organisation d’une élection libre et transparente dans notre pays. «Nous ne voulons pas d’une instance à la solde du président de la République. Nous plaidons pour une instance avec de larges prérogatives, celle qui gérera le scrutin dans ses différentes étapes. Aujourd’hui, on nous invite à participer à un débat sur les formes et non le fond des problèmes», déplore Naamane Laouar du MSP. Pour lui, les militants de son parti ont acquis l’expérience qu’il faut pour la rédaction des recours, seulement ils n’ont pas de réponse sur la manière dont on bourre les urnes. «Le bureau du parti n’a pas tranché sur notre participation ou pas à ce rendez-vous, mais si l’on décide d'y prendre part, c’est du moins pour dire ce que nous pensons de cette instance qui ne joue aucun rôle», affirme Laouar. Le PT, qui n’a pas encore tranché la question de participer ou pas à cette activité, estime que la HIISE a prouvé, de l’avis même, dit-il, de son président, qu’elle est incapable d’assumer une élection transparente dès lors qu’ elle est dépassée par les pratiques du système, du mélange de l’argent sale avec la politique et le trafic en tout genre. «Une commission de fonctionnaires nommés par l’Exécutif ne peut qu’être impuissante devant la fraude. Cette instance ne sert à rien, sauf à constater les dégâts de la fraude, d’où notre campagne pour un changement de système», explique Taazibt. Le PT ne remet en cause ni le travail du président de cette instance et encore moins ses membres, mais accuse le système, qui a montré ses limites, d’être à l’origine de tous nos maux. «Les partis ont été évacués de l’opération de contrôle et n’ont pas eu accès au fichier électoral. Cette instance a montré ses limites. Nous revendiquons une instance indépendante de surveillance des élections», plaide le PT.
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