Plusieurs mois après le blocage des équipements du groupe Cevital au port de Béjaïa, la situation ne semble pas changer. Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital s’est adressé au chef de l’Etat par deux fois pour lui demander d’intervenir. En vain. Il adresse une troisième missive à Abdelaziz Bouteflika. Dans un nouveau courrier adressé au Président, le comité évoque un «crime économique» qui a «pour théâtre Béjaïa». «Ce blocage injuste prive les Algériens de 1000 emplois directs et de plus de 100 000 autres indirects. Comment peut-on expliquer cette perfidie commise à l’encontre de notre jeunesse qui, frappée de plein fouet par le chômage, réclame à cor et à cri des emplois durables ?» écrit le collectif dans sa lettre au président de la République. «Notre pays ne mérite-t-il pas une économie diversifiée qui le sorte de sa situation critique, en le faisant passer du statut d’importateur à celui d’exportateur par le développement des exportations hors hydrocarbures ? Peut-il se permettre une telle aberration qui fait perdre chaque année 2,25 milliards de dollars à sa balance des paiements ?» s’interrogent encore les rédacteurs du document. «En cette veille de la Journée mondiale du travail, les travailleurs algériens, particulièrement ceux de Cevital-Béjaïa, les demandeurs d’emploi qui se comptent par centaines de milliers dans notre pays et par dizaines de milliers à Béjaïa, notre jeunesse et tous les citoyens algériens épris de justice et de progrès se réjouiront de vous voir mettre un terme à cette forfaiture», lit-on dans cette missive envoyée à celui qui est présenté comme «un ultime recours». Le groupe Cevital a prévu l’installation à Béjaïa d’une usine de trituration des graines oléagineuses. D’une capacité de 11,5 tonnes par jour, cette usine n’a pu voir le jour à cause de blocages politiques notifiés par l’intermédiaire de l’entreprise portuaire de Béjaïa. Les tentatives du groupe Cevital pour débloquer la situation se sont avérées vaines. Les équipements acquis pour plus de 40 millions de dollars sont toujours stockés dans des ports étrangers en attendant une issue à cette crise.
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