Le Mouvement démocratique et social (MDS) participera à l’élection présidentielle de 2019 avec son propre candidat. Cette décision a été approuvée, hier, à l’unanimité par les congressistes à l’issue des travaux du congrès national, tenu à la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda sous le slogan «Pour un large gouvernement de travail». Ce congrès «officiel» qu’organise le MDS après le dernier, tenu il y a 20 ans, a opté pour la candidature de Fethi Ghares, le porte-parole du mouvement. Pourquoi le choix de prendre part à cette échéance ? Les congressistes et la direction du parti ont rappelé que «le MDS n’a jamais été contre la participation aux élections, mais c’est le pouvoir qui use, selon eux, de subterfuge pour l’empêcher, à chaque fois, de prendre part à cette élection». En 1999, rappelle Yacine Teguia, le MDS s’était engagé dans la course aux élections avec pour candidat Salah Mentouri, mais il s’est rétracté, lorsque les institutions ont choisi Bouteflika comme président, alors qu’en 2007, il a participé aux élections législatives et locales. Quant aux années suivantes, Teguia a fait part du refus du pouvoir de laisser le MDS tenir son congrès «pour faire le choix de participer ou non aux scrutins», en notant «un durcissement des conditions de participation», référence faite aux 4% de signatures exigées par la loi électorale pour l’admission du dossier de candidature. Aujourd’hui, le MDS participe aux joutes, en comptant sur le soutien des patriotes, des chômeurs et des collectifs des chômeurs. «Nous irons vers les citoyens pour recueillir ces signatures, dans les différentes wilayas, en comptant sur ceux avec lesquels nous avons travaillé. Ils sont nombreux ceux qui croient en notre initiative politique, notamment la mise en place d’un large gouvernement de travail», note Hamid Ferhi, précisant que cette initiative est née suite aux législatives de mai 2017. Le MDS pense qu’aujourd’hui, il n’y a plus de menace sur l’islam, mais reste convaincu que l’islamisme a pu investir les institutions. «Il s’agit de le chasser de ses institutions, d’accélérer la dissolution du despotisme néolibéral adossé à la rente pétrolière et en particulier les forces de l’argent sale, de lutter contre l’arbitraire et le clientélisme et de poser les bases matérielles pour aller vers la deuxième République», explique Tiguiya. Le MDS a compris que la chaise vide ne sert pas leur parti et que les élections sont aussi un terrain de lutte et de surcroît une occasion inouïe pour reconstruire l’appareil MDS et une tribune pour la promotion de leur projet. L’enjeu principal de la présidentielle pour le MDS reste la sortie des «bouteflikistes». «Prochainement, il va y avoir ceux qui appelleront à un 5e mandat, d’autres qui veulent une réforme du bouteflikisme alors que le MDS va faire campagne pour une rupture avec Bouteflika. Il est honteux d’appeler à un 5e mandat, que Bouteflika soit malade ou en bonne santé», affirme Hamid Ferhi dans le rapport moral adopté par les congressistes. Plusieurs personnalités ont assisté au congrès du MDS, en plus des représentants des Palestiniens et des Sahraouis, il y avait Tahar Khaouas du Rassemblement pour la Kabylie, Ahmed Badaoui ancien syndicaliste, maîtres Salah Debbouz et Mokrane Aït Larbi. Ce dernier a, dans sa courte intervention, rappelé qu’en Algérie, les libertés et les droits fondamentaux sont entre les mains du pouvoir. Un pouvoir qui n’a jamais fait de cadeau au peuple «Les acquis obtenus jusqu’à ce jour, nous les avons arrachés. Le peuple a lutté pendant de longues années pour l’officialisation de tamazight», note Me Aït Larbi, déplorant, toutefois, le recul du militantisme chez certains partis et rendant hommage aux militants du MDS qui continuent leur combat en dépit des entraves et des pressions qu’ils subissent. «Si je devais reprendre mon activité partisane, je choisirai de rejoindre les rangs du MDS. Actuellement le problème qui mérite un débat n’est pas la question des mandats, mais plutôt la démocratie et le régime qui s’est imposé depuis 1962, et qui a pris une autre forme en 1988», tranche Mokrane Aït Larbi. Par ailleurs, les congressistes ont voté pour l’élargissement des membres du bureau et ceux du conseil ainsi que la reconduction des statuts et de Hamid Ferhi comme coordinateur national du MDS.
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