Comme si la grève des médecins résidents ne suffisait pas pour perturber le secteur de la santé, hier, les enseignants chercheurs hospitalo-universitaires ont entamé un débrayage pour une durée illimitée. Le conseil national du Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) avait annoncé, récemment, lors d’une conférence de presse, cette décision d’entrer dans une grève illimitée jusqu’à satisfaction de ses revendications. Le débrayage concerne uniquement le volet pédagogique. «Cela fait trois ans que nous sommes en train de lutter pour nos droits. Durant cette période, nous avons opté pour la voie du dialogue. Aujourd’hui, nous sommes dans l’obligation d’aller vers cette solution extrême, étant donné que nos revendications demeurent sans suite. Cette grève illimitée ne touche pas, du moins pour le moment, les soins mais plutôt notre activité pédagogique, à savoir l’arrêt de tout enseignement pratique et théorique ainsi que l’organisation et la surveillance des examens de graduation et de post-graduation», déclare le Pr Ouahioune, présidente du Snechu. Parmi les revendications des membres de ce syndicat figure le glissement catégoriel des maîtres-assistants, considéré comme une injustice. «Avant de passer à ce grade supérieur, ils sont classés à la catégorie 4 de la Fonction publique et se retrouvent à la catégorie 3 une fois au grade de maîtres-assistants. Chose que nous considérons comme une véritable injustice pour cette catégorie de médecins qui exercent au sein des établissements hospitaliers et à l’université. Nous revendiquons également que les indemnités hospitalières soient révisées et qu’à travail égal un salaire égal. L’autre injustice est le système de retraite qui ne nous accorde pas le droit à 80% de notre salaire, comme retraite comme c’est le cas de tous les travailleurs. Nous ne percevons que 55% de notre salaire en guise de retraite sous prétexte que la retraite ne doit pas dépasser 4 fois le Smic», ajoute le Pr Ouahioune. A ces 3 points essentiels dans la liste des revendications, s’ajoute le droit à des vacances, sur un pied d’égalité avec les autres enseignants du supérieur, et celui aux activités lucratives. Signalons que la décision de recourir à la grève a été signée par les représentants de ce syndicat dans les wilayas d’Alger, Annaba, Béjaïa, Blida, Constantine, Laghouat, Sétif, Tlemcen et Oran. Cette grève, faut-il le rappeler, signifie une grande paralysie dans les différentes facultés de médecine du pays. Dans un communiqué rendu public vendredi, les maîtres-assistants refusent aussi d’assurer le travail des médecins résidents, qui ont entamé hier également une cessation totale des activités de soins. «Notre statut en vigueur, qui définit nos tâches, nous confère le droit d’effectuer des soins de haut niveau ; de ce fait, la garde doit être effectuée au service et notre tâche n’est pas d’assurer le tri dans un pavillon des urgences. Pour cela, nous interpellons encore une fois l’administration pour trouver rapidement des solutions pour le bon fonctionnement des urgences», lit-on dans ce document.
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