jeudi 26 avril 2018

Le Snapo renonce à la grève

Le président du Snapo a clairement signalé que la suppression de la responsabilité du pharmacien ouvre la porte à la création de chaînes pharmaceutiques à des personnes non habilitées à gérer le médicament. Le Syndicat nationale algérien des pharmaciens d’officine (Snapo) a décidé de renoncer à la grève nationale, prévue pour samedi prochain, à l’issue de la réunion extraordinaire du bureau national tenue hier au siège du syndicat à Alger. «Nous avons décidé de surseoir à cette grève nationale suite aux promesses faites par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, et des membres de la commission santé à l’APN de rétablir l’alinéa qui a été supprimé de l’article 294 de la loi sanitaire, selon eux par omission, portant sur la responsabilité pharmaceutique du pharmacien qui stipule que «le pharmacien est l’unique propriétaire et gestionnaire du fonds de commerce de la pharmacie dont il est titulaire», a déclaré Messaoud Belambri lors d’une conférence de presse animée hier. Et de signaler que «le Snapo a saisi durant ces dernières 48 heures, dès que l’information nous est parvenue, le ministre de la Santé et l’APN pour exprimer notre inquiétude quant à la suppression de l’alinéa et les dangers qui guettent le pharmacien d’officine», a-t-il ajouté tout en mettant en exergue les dangers d’une telle disposition. Le président du Snapo a clairement signalé que la suppression de la responsabilité pharmaceutique du pharmacien ouvre la porte à la création de chaînes pharmaceutiques à des personnes non habilitées à gérer le médicament. «Ce qui prendra une autre orientation du mode d’exercice de la profession instauré par l’Etat depuis l’indépendance. Je dois rappeler que le pharmacien d’officine est un professionnel et l’officine un espace de santé», a-t-il affirmé. Par ailleurs, le président du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, qui agit simultanément avec le Snapo, a adressé un courrier au président de la République, au Premier ministre et au ministre de la Santé, où il demande leur intervention auprès de l’APN afin de rétablir cet alinéa. Il rappelle que l’ensemble de la profession avait participé activement aux assises régionales et nationales et aux nombreuses réunions ministérielles qui avaient permis la rédaction d’un projet de loi complet, moderne et consensuel, «un projet de loi que nous exposions avec fierté devant les médias et les congrès internationaux. C’est dans cet état d’esprit que nous avons été reçus par la commission santé et affaires sociales de l’APN à laquelle nous avions exposé et explicité nos attentes sur la mise à niveau réglementaire induite par ce projet de loi. Aucune des interventions pendant ces auditions ne nous laissait penser que des amendements seraient proposés remettant en cause les fondements de notre profession et les évolutions de l’exercice pharmaceutique», a-t-il souligné. Cet alinéa, qui existe dans l’actuelle loi sanitaire, constitue la base légale de l’exercice personnel du pharmacien d’officine qui permet la prise en charge des populations dans un cadre médical et déontologique. «La suppression de cette disposition livrera la profession aux trabendistes et autres hommes d’affaires qui essaient de gangrener notre profession et laissera la possibilité de la création de chaînes de pharmacies qui, en cas de difficultés économiques, aggravera la problématique de la disponibilité des produits pharmaceutiques ou, en cas de prise de contrôle même partiel par des intérêts économiques étrangers ou liés à l’étranger, remettra en cause la souveraineté nationale sur nos politiques de santé», a-t-il signalé. Et de préciser que beaucoup d’autres articles ont été amendés, notamment l’article 188 qui octroyait les services liés à la santé aux pharmaciens d’officine, consacrés dans l’ensemble des pays développés, qui permet de mettre à la disposition des populations du matériel médical (respirateur, orthopédie...).  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire