Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa appelle à une quatrième marche populaire, lundi prochain. La manifestation est prévue sur l’itinéraire de l’emplacement de l’usine de Cevital au port vers le siège de la wilaya, où un sit-in sera observé «pour dénoncer le blocage du projet de l'unité de trituration de graines oléagineuses de Cevital, défendre l'emploi et l'investissement ainsi que l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l'encontre des membres de la coordination», entre autres mots d’ordre. Cette énième action de rue intervient également à une semaine du procès en appel (il se déroulera le 20 mai prochain) opposant le porte-parole de la coordination, Mourad Bouzidi, au directeur de l’entreprise portuaire de Béjaïa (EPB). Lors du procès de la première instance, Mourad Bouzidi a été condamné pour «diffamation». En prévision de cette marche, baptisée «La marche de l’espoir», le comité fait appel à «tous les Algériens, tous les travailleurs de tous secteurs confondus, tous les industriels et investisseurs, les commerçants, les acteurs politiques et associatifs, tous les artistes et surtout tous les étudiants et tous les chômeurs, à venir massivement, le lundi 14 mai 2018 à 10 h devant l’unité de production de Cevital basée au port». Pour rappel, lit-on dans la déclaration du comité, «sur instruction du directeur du port de Béjaïa, l'EPB refuse, depuis mars 2017, l'accès au port à tout navire transportant des équipements destinés au projet d'une usine de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital, prévue à l'extérieur de l'enceinte du port». Une décision qui est, selon les rédacteurs du document, «sans fondement légal ni règlementaire et qui prive la région de Béjaïa de 1000 postes d'emploi directs et 100 000 emplois indirects». Cette affaire a été portée à la connaissance de trois Premiers ministres : Abdelmalek Sellal, Abdelmadjid Tebboune ainsi qu’à l’intention de l’actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Face leur mutisme, le comité s’est adressé trois fois, par des lettres ouvertes au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de premier magistrat du pays, mais celui-ci s’est emmuré dans un silence qui vaut, «au mieux, encouragement et au pire complicité avec les lobbies destructeurs de l'investissement productif», aux yeux des responsables du comité. Un silence qui nourrit, d’après eux, le sentiment «de l'exclusion de la Kabylie et de certaines régions de la collectivité nationale». Le comité continue, et ce depuis 2017, à dénoncer «le problème de la répartition équitable des richesses du pays et la politique de deux poids deux mesures et la marginalisation économique qui frappe de plein fouet la wilaya de Béjaïa en particulier et la Kabylie en général», notamment, après l’autorisation des pouvoirs publics de l’installation, dans le port de Jijel, d’un projet de la même nature à l’investisseur Kouninef. A ce propos, le comité estime que «le régionalisme économique, qui se matérialise par les blocages des projets structurants et ceux de Cevital, est une réalité aujourd'hui irrécusable» et appelle les dirigeants du pays à assumer leur responsabilité en y mettant un «terme en urgence, car ceci constitue, par dessus tout, une véritable menace à l'unité nationale».
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