Opérationnel depuis le 9 avril dernier, le nouveau système de traitement des demandes de visa par le nouvel opérateur VFS Global-Algérie est d’une difficulté sans pareille pour toutes les catégories de demandeurs (hommes d’affaires, touristes, visites familiales, malades nécessitant des soins à l’étranger et autres), mais sans doute encore plus pour les journalistes algériens, en faveur desquels aucun aménagement dû à la particularité de leur métier, n’a été prévu. La corporation des journalistes, souvent soumise à des impératifs de déplacement pour couvrir des événements à l’étranger, n’est même pas mentionnée dans le long questionnaire de demande de visa qu’ils doivent remplir. Les journalistes sont traités comme de simples voyageurs en visite familiale, soumis à l’exhibition d’une panoplie de documents justificatifs (certificat d’hébergement, justification des ressources financières, etc.). Les journalistes qui avaient, avant l’instauration de cette nouvelle procédure, droit à des visas pluriannuels octroyés sur la base d’une procédure simplifiée, craignent de ne plus pouvoir y prétendre et, au vu du questionnaire numérisé qui leur est désormais soumis, tout indique que l’on s’achemine vers une procédure plus restrictive qui les empêchera d’effectuer convenablement leurs missions en France et dans l’espace Schengen. Quelques journalistes ont déjà raté la couverture d’importants événements en France et ils seront certainement plus nombreux à ne plus pouvoir s’y rendre dès que la date de leur visa aura expiré, apprend-on d’un membre du Syndicat national des journalistes algériens. A signaler que cette nouvelle procédure, qui visait à sécuriser le traitement des demandes de visa, mais aussi et surtout à fluidifier la circulation des voyageurs en partance pour la France et l’espace Schengen, est techniquement très complexe et, de ce fait, inaccessible au citoyen ordinaire. Pour renseigner correctement le formulaire de demande, il faut une parfaite connaissance en in-formatique, qu’à l’évidence, très peu d’Algériens maîtrisent. La tâche est ardue, même lorsque le demandeur se fait assister par un informaticien chevronné, tant les obstacles techniques sont nombreux et difficiles à franchir. L’opérateur du centre d’appel prévu à l’effet d’expliciter la démarche à suivre n’est d’aucune aide, ce dernier se contentant de renvoyer l’usager à un site web complètement déconnecté de la réalité. Le pire est que lorsque le demandeur arrive enfin au bout de ses peines pour choisir la date ouvrant droit au paiement de la première tranche des frais de visa au Crédit Populaire d’Algérie (CPA), celui ci ne trouve aucun créneau disponible sur le tableau des rendez- vous ouvert sur le site de VFS Global. Il n’y a, effectivement, aucune possibilité de prendre un rendez-vous jusqu’à l’année 2020, avons-nous constaté à la lecture su tableau des créneaux proposés. Bon nombre de journalistes qui souhaitaient renouveler leur visa pour effectuer un déplacement professionnel en France se sont ainsi retrouvés bloqués et tous ceux qui avaient programmé de s’y rendre pour couvrir dans les prochains jours des événements économiques, politiques, culturels et autres, seront de ce fait contraints de se désister. A moins que l’autorité consulaire française ne consente à reconduire la formule beaucoup plus fluide qui avait longtemps prévalu sans jamais créer de dommages particuliers.
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