jeudi 17 mai 2018

La décennie noire dans le programme scolaire

L’introduction de la «décennie noire» comme partie de l’histoire du pays, dans les programmes scolaires, «doit être appuyée», a souligné, hier, Nouria Benghabrit, ministre de l’Education nationale, en marge du séminaire organisé à Alger sur la culture du «vivre-ensemble». La ministre estime que cette démarche est envisageable, en tant que proposition du conseil national des programmes. «La question est abordée, mais jamais directement», souligne la ministre indiquant qu’une «réflexion approfondie» est nécessaire pour cerner les aspects liés au traitement du point de vue pédagogique de «cette période douloureuse, dont nous n’avons pas encore fait totalement le deuil». La Journée internationale du vivre ensemble en paix a été proclamée par l’Assemblée générale des Nation unies le 8 décembre dernier, sur initiative de l’Association internationale soufie alawiyya, présidée par Cheikh Khaled Ben Tounes, avec le soutien de son pays, l’Algérie. A ce propos, la ministre de l’Education indique dans son intervention qu’une chaire Unesco pour les droits de l’homme et la culture porte le nom de l’Emir Abdelkader,  «philosophe, homme politique, militaire et un des précurseurs du droit international humanitaire, qui s’inscrit dans les traits du caractère de la personnalité de la tradition algérienne, basée sur les valeurs telles que le courage, l’équité, la défense du faible et du démuni». Pour Mme Benghabrit, «c’est cette image d’un pays luttant pour son développement, dans la tolérance et l’ouverture, en même temps ancré dans son histoire, son patrimoine et ses valeurs spirituelles que nous voulons». La ministre a également abordé la période de la décennie noire : «A la sortie de la crise politique et sécuritaire sanglante qu’a connue l’Algérie, l’objectif était de stabiliser la société par le biais d’une institution sociale structurante comme l’école. Cela relève de l’enjeu, dans ce cas d’espèce, d’une population de résistance et d’efforts, depuis environ deux siècles, 132 ans de colonisation, 60 ans d’indépendance, d’efforts et de sacrifices pour le développement global et 15 années de violence sanglante et désastreuse», souligne-t-elle. «C’est pourquoi il faut accorder dans le cycle obligatoire une proportion significative aux composantes du patrimoine culturel algérien, à concurrence de 80% dans les sciences sociales et humaines. L’école algérienne du XXIe siècle ne peut être que l’école de l’Emir Abdelkader et ses enseignements», conclut Mme Benghabrit.  

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