samedi 19 mai 2018

Le PDG de l’ENCC limogé

Le président-directeur général de l’Entreprise nationale de charpente et de chaudronnerie (ENCC), filiale du groupe Imetal, a été limogé. La décision a été prise, mercredi dernier, à l’issue d’une assemblée générale tenue à Alger, avons-nous appris de sources proches de l’entreprise. Des cadres dirigeants ont été désignés pour assurer l’intérim en attendant la nomination d’un nouveau PDG par la tutelle. A ce PDG écarté, il est reproché d’avoir accordé une prime sélective de 180 000 DA à quelque 350 cadres sur les 5000 travailleurs de l’entreprise. Ce qui a généré une colère générale chez le syndicat et parmi les employés, dont les conséquences ont mené au limogeage du PDG. «C’est un enrichissement sans cause qui a concerné 350 travailleurs. En cette période de crise, des pratiques pareilles sont à proscrire», estiment les mêmes sources. Contacté, Bouslama Tarek, le directeur général adjoint du groupe Imetal, a confirmé l’information par un message laconique. En effet, selon ce jeune cadre dirigeant, «le limogeage du PDG de l’ENCC vient suite à un enrichissement sans cause qui a concerné 350 cadres de l’entreprise sur les 5000 travailleurs». Lors de son passage dernièrement à Sider El Hadjar (Annaba), le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a sommé les cadres dirigeants du complexe, dont le PDG Maatallah Chemseddine, un intime proche du député Tliba, de ne plus aborder le sujet des augmentations de salaires. Face à eux, il a insisté : «Désormais, il faut seulement  s'atteler à rembourser les multiples crédits accordés à l’entreprise, dont les échéances sont d’ores et déjà entamées.» Il a même menacé de «procéder à la révision des salaires pour pouvoir résister à la crise économique qui frappe le pays». Ce qui n’est pas de l’avis du PDG du groupe Imetal, Abdelhakim Maouche, qui, au lendemain de son installation dans ses fonctions, a annoncé aux médias une augmentation conséquente des salaires pour les sidérurgistes et un partenariat avec les Emiratis. Ces annonces hâtives ont été révélées, faut-il le souligner, avant même que la première ne soit votée par le conseil d’administration de l’entreprise et la seconde validée par le CPE. Ce qui a généré une colère indescriptible au niveau des filiales qui, légitimement, exigent le même traitement tant qu’elles appartiennent à la même tutelle. Des agitations qui ont fait trembler le partenaire étranger à la veille de son installation à Annaba, notamment après avoir été approché par le député FLN Tliba Bahaeddine. En effet, à travers son cousin Amouri Noureddine, le secrétaire général du syndicat de l’entreprise, ce dernier lui a promis la stabilité espérée. «Ce député, connu pour ses malversations, veut faire main basse, comme c’est le cas actuellement à Sider El Hadjar, sur ce partenariat étranger en choisissant lui-même les prochains membres de son conseil d’administration», préviennent les syndicalistes des autres filiales qui, encore une fois, font appel aux différents services de sécurité pour protéger ce nouvel investissement étranger d’une prédation certaine.

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