jeudi 17 mai 2018

Les familles des disparus rappellent la réalité algérienne

Le Collectif des familles des disparus en Algérie (CFDA) saisit l’occasion de la célébration de la Journée internationale du vivre-ensemble pour rappeler «la situation algérienne induite par la charte pour la paix et la réconciliation».  «Le peuple algérien ne peut oublier et pardonner sans obtenir la justice et la vérité», explique le CFDA dans un communiqué rendu public hier. Tout en félicitant l’initiative de la proclamation de cette journée par l’Assemblée des Nations unies, l’organisation juge que «cette journée est loin de refléter l’expérience algérienne encore branlante en matière de paix». «En Algérie, pendant la guerre civile des années 1990, des milliers de disparitions forcées ont été perpétrées par les agents de l’Etat tous corps confondus. La charte pour la paix et la réconciliation nationale, présentée par les autorités algériennes comme un exemple d’expérience de paix, est juste une consolidation du déni à la vérité et à la justice pour toutes les victimes», estime le CFDA dans son communiqué. Pour l’organisation, «l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale a été imposée au peuple algérien, qui ne peut oublier et pardonner sans obtenir la justice et la vérité qu’il mérite». «Cette charte et ses textes d’application garantissent l’impunité en offrant l’amnistie aux auteurs des crimes, qu’ils soient membres des groupes armés ou agents de l’Etat. En effet, toute dénonciation ou plainte est automatiquement déclarée irrecevable par l’article 45 des textes d’application de la charte», rappelle l’organisation. Le collectif cite aussi l’article 46 qui prévoit «3 à 5 ans de prison contre quiconque utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire». «Ces mêmes textes obligent les familles de disparus à obtenir une déclaration de décès de leur proche décédé pour obtenir une indemnisation alors même que leur sort n’a jamais été dévoilé. Le CFDA estime que la charte dite pour la paix et la réconciliation nationale ne peut constituer une base raisonnable d’une transition vers une paix solide et durable», lit-on dans le même document.

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