mercredi 23 mai 2018

L’ONU appelle à l’arrêt des expulsions des migrants

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a appelé, hier à Genève, l’Algérie à cesser les expulsions collectives de migrants, notamment originaires d'Afrique subsaharienne. «Alors que les chiffres exacts sont difficiles à obtenir, le nombre de personnes expulsées est estimé à plusieurs milliers», a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un point de presse tenu, hier, à Genève (site de l’ONU). La porte-parole précise que les services du Haut-Commissaire avaient déployé une équipe à la frontière entre le Niger et l’Algérie. Selon des témoignages recueillis auprès 25 migrants expulsés d'Algérie, il ressort, indique-t-elle, que les autorités algériennes «organisent fréquemment des rafles massives de migrants subsahariens dans diverses localités du pays.»  «Ce qui est particulièrement inquiétant, c'est que la plupart des personnes à qui nous avons parlé ont déclaré qu'elles n'étaient pas soumises à des évaluations individualisées», poursuit-t-elle. Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU rappelle que l'expulsion collective des migrants, en dehors de toute appréciation individuelle et de procédure légale, «est profondément alarmante» et «contraire aux obligations de l'Algérie en vertu du droit international des droits de l'homme, notamment la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants que l'Algérie a ratifiée», a indiqué Ravina Shamdasani. Lancées depuis 2014, les opérations de rapatriement des migrants des pays subsahariens se sont poursuivies ces derniers mois. Des ONG, des défenseurs et militants des droits de l’homme et des acteurs de la société civile ont lancé un appel pour dénoncer les «opérations d’expulsions arbitraires» ciblant des milliers de migrants subsahariens, parmi lesquels des personnes en «extrême vulnérabilité».            

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