La police a opéré plusieurs interpellations parmi les manifestants. Les forces de police de la wilaya de Bouira, mobilisées en nombre important, sont intervenues hier, en usant de violence contre les représentants syndicaux de la Fonction publique, a-t-on constaté sur place. Vers 10h, les syndicalistes, entre 200 et 250, venus de plusieurs wilayas du centre du pays, se sont retrouvés sur l’esplanade de la maison de la culture Ali Zamoum. C’est d’ailleurs sur cette place que l’Intersyndicale a programmé d’organiser son rassemblement régional. La réaction des policiers ne s’est pas fait attendre, puisqu’un impressionnant dispositif a été mobilisé pour disperser la foule. Le coordinateur du Cnapeste de Bouira, Djamel Benyoucef, a invité les manifestants à se diriger vers la direction de l’éducation. Ce qui a fait réagir plusieurs syndicalistes, notamment du Satef, qui ont tenu à dénoncer l’attitude du syndicaliste. «Nous nous sommes engagés à nous rassembler devant le siège de la wilaya, pas devant la DE», a dénoncé le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura. Ce dernier a, dans une déclaration faite à El Watan, déploré la «délocalisation» du sit-in, décidée par le représentant du Cnapeste. «Nos collègues du Cnapeste ont été chargés récemment, à l’occasion d’une réunion tenue à Alger, d’assurer la coordination et l’organisation de ce rassemblement au niveau de la wilaya de Bouira, Malheureusement, aujourd’hui, leur coordinateur nous propose d’aller vers le siège de la DE. Nous sommes là pour dénoncer les entraves aux libertés syndicales. Les services de police nous ont empêchés de protester, alors que la Constitution algérienne garantit le droit de manifester», a-t-il dit, en rappelant les principales revendications exprimées par l’Intersyndicale, à savoir l’abrogation de la loi sur la retraite portant suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge, la révision de l’avant-projet de loi sur le travail et, enfin, de la protection du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Escortés par le dispositif policier, les manifestants ont scandé, à leur arrivée devant le siège de la direction de l’éducation : «Pouvoir assassin» et «Libertés syndicales», slogans qui ont vite fait réagi les forces de l’ordre. Plusieurs manifestants ont été violemment interpellés, a-t-on constaté sur place. Une source sécuritaire a précisé qu’ils sont 17 à avoir été arrêtés. Présent hier à Bouira, le chargé de la communication du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a dénoncé, dans une déclaration faite à El Watan, la répression policière à l’égard des syndicalistes. «Les pouvoirs publics ont une fois de plus trahi leur discours d’apaisement et de dialogue. Le recours aux intimidations et à la matraque est devenu systématique et récurent», a-t-il affirmé.
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