Disparu des radars depuis la nuit du 2 au 3 avril, au large de la Méditerranée, le sort du thonier Younes 2, avec les six membres de son équipage – Tayeb Bousaid de Bousmail, Imad Abbas d’Alger, Rachid Ladoul second du navire algérois, Farid Al Ayad mécanicien de Collo (Skikda), Abdelatif Benslama capitaine du navire, d’Alger, et Djamel Mechri chef mécanicien de Collo (Skikda) – n’était toujours pas connu jusqu’à ce que les gardes-côtes italiens repêchent, hier, un corps portant un gilet sur lequel le nom du navire était inscrit. Après l’alerte donnée par les autorités portuaires, les familles et l’armateur sur la disparition du navire, des opérations de recherche avaient été lancées dès le 3 avril par les gardes-côtes algériens, puis tunisiens et italiens, mais ils n’avaient trouvé aucune trace. Le navire était dans un chantier naval avec son «frère jumeau» Younes 1, appartenant au même armateur, où il a séjourné durant trois mois pour subir des réparations. Une fois celles-ci terminées, les deux thoniers ont quitté les côtes italiennes en direction de l’Algérie, le 1er avril 2018. Selon des informations collectées auprès des marins du chantier naval, la nuit suivante (le 2 avril), Younes 2 était en situation de détresse, en raison d’une panne électrique, qui a mis hors service tous ses équipements, et d’une forte tempête qui l’aurait dévié de sa trajectoire. Probablement, le bateau, qui n’était plus visible (feux éteints), s’est retrouvé entraîné vers un couloir emprunté par de gros navires dont l’un l’aurait percuté. Si Younes 1 est arrivé à bon port, Younes 2 a été porté disparu et son sort a fait l’objet de nombreuses spéculations et surtout suscité de vives inquiétudes des familles et de la corporation des marins. La Chambre de la pêche et de l’aquaculture de la wilaya d’Alger a installé une cellule de crise, alors que les opérations de recherche menées par les gardes-côtes se poursuivaient. Elles ont permis de sauver un chalutier portugais, d’autres Algériens et le repêchage de corps, qui se sont avérés ceux de jeunes «harraga». Durant des jours, aucune nouvelle n’est venue rassurer les familles ou mettre un terme à leur angoisse et leur inquiétude. Le 15 avril, le directeur général de la pêche a reçu les familles des marins portés disparus, qui étaient très inquiètes de n’avoir pas de nouvelles. Il faut dire que ces familles vivaient une situation des plus dramatiques, privées de ressources financières depuis le départ, plus de trois mois, des marins, en Italie. Entre-temps, les familles continuent de lancer des appels de détresse à travers les médias, en vain. Elles demandent à rencontrer l’armateur, Boudemagh, très malade, et ce sont ses deux enfants, qui les reçoivent en présence du président de la Chambre de la pêche et de l’aquaculture de la wilaya d’Alger et des représentants de la direction générale de la pêche. Ils se sont engagés à prendre en charge leur situation sociale, en attendant que le sort des marins soit connu. Hier, ces familles ont été informées du repêchage du corps d’un des six marins, mais sans pourtant connaître son identité, qui passe nécessairement par un test d’ADN et donc des prélèvements sur les proches des six marins disparus. Reste, cependant, la prise en charge psychologique et matérielle des familles des disparus qui, faut-il le préciser, sont dans le désarroi le plus total. En ces moments difficiles, elles ont besoin d’être rassurées et réconfortées. La solidarité aussi bien de l’administration que de l’armateur et de la corporation est à ce titre très importante.
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