Quatre ans après l’annonce en grande pompe de la création d’une société spécialisée dans l’élevage, l’abattage, la première transformation et la commercialisation du bétail entre la SGP Proda et l’association Interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev), l’on apprend que le projet est tombé à l’eau. C’est du moins ce qu’a révélé, le 18 avril dernier, Emanuel Bernard, vice-président de la commission export de la filière bovine en France lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du programme de l’Union européenne (UE) pour la promotion en faveur de la viande bovine européenne sur le marché algérien. Un programme lancé officiellement cette semaine dans le cadre d’un séminaire technique organisé en présence d’opérateurs économiques algériens intervenant dans cette filière. Il a été question de débattre entre les deux parties des opportunités d’affaires algéro-européennes dans la filière de la viande bovine. Du côté européen, la présence était plutôt française avec l’objectif d’intensifier la présence sur le marché algérien de la viande bovine fraîche (la congelée étant interdite d’importation). Finalement, le cap est mis sur le commerce au lieu de l’investissement avec l’annulation du projet et cette volonté des acteurs français de la filière bovine de commercialiser leurs viandes en Algérie. «Le travail entre professionnels est plus intéressant. Les accords signés entre responsables politiques n’ont pas donné de résultats», a déclaré Emanuel Bernard. Ainsi, ce sont ces échanges qui vont donner suite à des accords politiques. En attendant, la France, qui exporte vers 40 pays dont l’Algérie une quantité oscillant entre 2000 à 3000 tonnes annuellement compte augmenter ses parts de marché de 30% tout en assurant sur la qualité du produit et sa certification «hallal» par la mosquée de Paris. Car l’Algérie représente un gros potentiel en matière de viande bovine pour l’Europe, classée troisième producteur mondial avec 7,8 millions de tonnes produites en 2016 dont 20% proviennent de France. Parallèlement, le taux d’autosuffisance en viande bovine sur le marché local est de 55%, un taux en deçà des besoins de la population. «C’est dans ce contexte que la viande bovine européenne interviendra pour offrir au consommateur algérien le meilleur rapport qualité/prix, en mettant à profit la proximité géographique entre l’Europe et l’Algérie pour réduire les coûts», indiquent les initiateurs de ce programme, qui fait partie d’autres actions cofinancés par l’UE pour la valorisation des méthodes de production européennes dans les domaines de l’agriculture, de l’environnement et de la protection sanitaire des consommateurs.
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