mercredi 2 mai 2018

Hassi Messaoud abrite les festivités officielles sur fond de grogne sociale

Pour la seconde année consécutive, une wilaya du Sud est choisie pour les festivités commémoratives de la Journée internationale des travailleurs. Oued Souf l’année dernière, Ouargla cette année de par le poids économique et la symbolique de Hassi Messaoud, mais aussi en tant que creuset de la protestation sociale depuis une vingtaine d’années, a été choisie par la délégation ministérielle, présidée par Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur, pour l’organisation des cérémonies officielles. La grogne ininterrompue des chômeurs en premier lieu, mais aussi la montée au créneau d’un nouveau mouvement dénommé le «Comité de la société civile de Ouargla» qui coiffe, depuis le mois de novembre dernier, toutes les manifestations de rue et revendique non seulement une solution radicale aux problèmes de l’emploi, mais aussi une amélioration rapide et tangible des conditions de vie, d’éducation et de santé. Depuis une dizaine de jours, la remontée des eaux d’égouts dans plusieurs quartiers de la ville exaspère les habitants qui ne décolèrent pas. Ce sont onze points noirs dûment constatés par le bilan d’assainissement présenté dernièrement au ministre de tutelle, qui a accordé l’inscription de nouvelles opérations visant la réhabilitation des réseaux et s’est engagé à donner de l’eau potable en mode H24 aux habitants durant le Ramadhan. Les manifestants demandent des comptes sur le projet du siècle d’éradication de la remontée des eaux dans la cuvette de Ouargla et du plan d’urgence accordé en janvier dernier par Hocine Necib, dont le retard est devenu insoutenable, alors que les autorités peinent à accélérer la cadence des travaux et l’ONA à pomper les eaux excédentaires à ciel ouvert. Plus de 1464 manifestations et sit-in ont été enregistrés par l’inspection régionale de la police à travers les wilayas du sud-est du pays tout au long de l’année 2017. La wilaya de Ouargla s’est taillée la part du lion, avec 316 manifestations à elle seule. Les chômeurs ont été sommés de ne plus utiliser d’équipement de sonorisation et de se contenter de leurs voix. Encerclés par les forces de l’ordre, cantonnés à la grande Rose des sables du centre-ville, les chômeurs ont alors décidé de se joindre aux forces vives de la société civile qui veulent encadrer la protestation sociale désormais. Mais au-delà de la population, la protestation a gagné les bases de vie pétrolières, où plusieurs manifestations antisyndicales ont été organisées par les travailleurs à travers les entreprises nationales en premier, leur mouvement de colère s’est vite propagé au sein des multinationales, où les travailleurs ont également dénoncé la mainmise de syndicalistes du sérail sur l’action syndicale et l’absence de dialogue avec l’administration à propos des conditions de travail et des salaires. Une pratique syndicale à la dérive qui s’est soldée par plusieurs opérations coups de poing, où des syndicalistes s’en sont physiquement pris à des grévistes pour les empêcher de s’exprimer et de porter leurs revendications.

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