jeudi 3 mai 2018

La bourde de Mohamed Aïssa et le démenti de Benghabrit…

Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, dont les représentants avaient pris part au colloque, a mis les pieds dans le plat en faisant une déclaration des plus surprenantes : «Sourat Al Ikhlass ne sera pas supprimée des programmes scolaires.» Il a suffi d’un article publié par un journal privé arabophone pour qu’une campagne haineuse se déclenche contre la réforme du système éducatif en général et la ministre de l’Education nationale, qui la mène, en particulier. L’article en question était un compte rendu du colloque international sur l’enseignement de l’éducation islamique, organisé à Alger par le Haut conseil islamique et qui faisait état d’une demande de «suppression» du verset Al Ikhlass et des obligations de l’ablution des matières du cycle primaire, en imputant cette proposition au premier responsable du Crasc (Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle) et au directeur de la matière de l’éducation islamique au ministère de l’Education. Pourtant, lors des débats auxquels nous avions pris part, il n’a jamais été question d’une telle proposition. Le directeur du Crasc avait évoqué les défis auxquels sont confrontés les enseignants de l’éducation islamique au cycle primaire, qui trouvaient des difficultés à expliquer le sens du verset Al Ikhlass, en disant qu’il aurait souhaité qu’il soit changé par un autre plus facile à assimiler par un enfant de 7 ans. Quant au chargé du programme de l’éducation islamique, il a tout simplement indiqué qu’il n’était pas possible à cet âge d’expliquer les obligations de l’ablution, enseignée telle qu’elle, avec des images illustratives. Mais l’article du journal arabophone a servi pour déclencher une violente campagne médiatique (la énième) contre la ministre de l’Education, accablée de tous les maux. Plus grave. Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, dont les représentants avaient pris part au colloque, a mis les pieds dans le plat en faisant une déclaration des plus surprenantes. «Sourat Al Ikhlass ne sera pas supprimée des programmes scolaires. Les propos du directeur du Crasc n’engagent que lui, parce qu’il n’est pas concerné par l’éducation nationale et il ne connaît pas les intérêts des élèves», a-t-il lancé à un journaliste qui l’interrogeait sur le sujet. Peut-on croire que le ministre des Affaires religieuses ignore que l’une des missions du Crasc est justement d’expertiser l’école et les manuels scolaires et, de ce fait, il connaît mieux que quiconque les intérêts des élèves ? En tout cas, la réaction intempestive de Mohamed Aïssa a été suivie de mises au point de sa collègue de l’Education, Nouria Benghabrit, en apportant un démenti formel de ce qui a été rapporté par la presse.                           

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