lundi 7 mai 2018

La démonstration de force

Le discours du général de corps d’armée illustre l’importance de ces manœuvres en termes d’effectifs et de moyens techniques. «(...) J’ai veillé personnellement à prendre part à cet exercice, premier dans son genre et de cette ampleur», a-t-il indiqué aux soldats présents. L’exercice n’a rien de nouveau. L’armée algérienne effectue, chaque année, des exercices et des manœuvres afin de tester la cohésion de ses troupes et leur disponibilité au combat. Mais les moyens mis en œœuvre cette année sont exceptionnels. En présidant les manœuvres d’embarquement, hier à Oran, le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, semblait ne rien ignorer de l’enjeu. Il sait que le pays est entouré de dangers. Et il le fait savoir. Aux soldats à qui il a rendu visite après la fin de l’opération «Toufan 2018» (Ouragan 2018), le chef d’état-major de l’armée rappelle que le contexte actuel se signale par des «problèmes qui règnent à nos frontières» et de «crises» qui se «multiplient» dans la région. Malgré cela, le vieux général a affiché une sérénité hors norme. Assis aux côtés du général-major Saïd Bey, chef de la 2e Région militaire, et du du général-major Mohamed Larbi Haouli, commandant des forces navales, Ahmed Gaïd Salah a supervisé, à Mers El Kébir, un entraînement d’une grande ampleur. Selon des images diffusées par l’armée, l’exercice a réuni des unités navales, à l’image de sous-marins, bâtiments de commandement et de déploiement des forces, des frégates polyvalentes, des navires lance-missiles, des bâtiments de débarquement et de soutien logistique, des remorqueurs de haute mer, des dragueurs de mines, des vedettes des garde-côtes, des vedettes et des hélicoptères de sauvetage, ainsi que des unités de fusiliers marins et des unités de plongée et d’actions sous-marines. «L’ensemble de ces unités navales, appuyées d’unités aériennes et de défense aérienne du territoire, ont sécurisé et exécuté l’opération de débarquement d’unités conjointes relevant des forces navales et des forces terrestres avec toutes leurs troupes et leurs matériels et équipements», précise un communiqué du ministère de la Défense nationale. Le discours du général de corps d’armée illustre l’importance de ces manœuvres en termes d’effectifs et de moyens techniques. «(...) J’ai veillé personnellement à prendre part à cet exercice, premier dans son genre et de cette ampleur», a-t-il indiqué aux soldats présents. Le chef militaire n’a prononcé aucun nom de pays. Mais il a insinué que cet exercice est beaucoup plus une démonstration de force, visant à montrer les capacités défensives de l’armée algérienne qu’une velléité d’agresser un autre pays. «En dépit des problèmes qui règnent dans notre environnement immédiat et distant et de la multiplication de ses crises, soyez certains que nos efforts s’articuleront à jamais sur la défense de chaque parcelle de l’Algérie sur toutes ses frontières nationales et ses eaux territoriales, et ce, dans l’objectif de ne point servir d’issue pour les risques d’instabilité», a indiqué Gaïd Salah dans un discours diffusé par le ministère de la Défense. Pour montrer les bonnes «intentions» de l’armée algérienne, Gaïd Salah a insisté sur sa seule «finalité» : «Défendre sa souveraineté.» «Nous voulons que l’Algérie demeure toujours une source intarissable de paix et de sécurité, car défendre sa souveraineté et son indépendance nationales constitue notre ultime finalité», a-t-il précisé. C’est donc un exercice «dissuasif». A l’image de celles qui se sont déroulées récemment à Béchar, ces manœuvres interviennent dans une conjoncture marquée par une montée des tensions régionales. Les déclarations des autorités marocaines qui accusent l’Iran d’armer et de former les militants du Polisario s’ajoutent à un environnement électrique fait du chaos libyen et de l’insécurité permanente des frontières sud.                 

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