mardi 15 mai 2018

L’affaire Ali Yahia devient le symbole de l’arbitraire

L’empêchement du vieux défenseur des droits de l’homme, Ali Yahia Abdennour, d’acquérir l’appartement qu’il occupe depuis l’indépendance a scandalisé au plut haut point. Une affaire qui devient le symbole de l’arbitraire infligé à un homme qui a toujours dit «non» à toutes les formes d’injustice. Il en paie le prix. La prison, les brimades en tous genres. Et ce n’est pas fini. Même au crépuscule de sa vie, les puissants s’acharnent contre lui. A 98 ans, le vétéran de la lutte pour la dignité humaine continue de subir la persécution sous ses formes les plus viles. Sinon, comment expliquer ce déni de droit dont il fait objet depuis quelques années ? Mais face à cette vengeance de bas étage, se dresse un mouvement d’opinion décidé à défendre celui qui a toujours été l’avocat des opprimés. Une large solidarité s’exprime dans la société pour s’élever contre l’atteinte à la dignité du «Monsieur» droits de l’homme. Des partis politiques, des associations de  figures politiques, de la société civile, des intellectuels et des citoyens anonymes dénoncent à l’unisson un déni de justice. Un collectif de solidarité avec l’avocat a vu le jour pour organiser la riposte contre l’atteinte au vieux militant indépendantiste. «L’arbitraire a encore frappé ! Cette fois, la victime est un célèbre avocat, militant toujours actif à 98 ans, qui a combattu pour la libération de l’Algérie et les libertés des Algériens.» A cet effet, ce collectif lance une pétition signée par de  grandes figures de divers horizons. Les Djamila Bouhired, Mohammed Harbi, Sadek Hadjeres, Sansal, Benaïssa, Zenati, Hend Sadi, Khelil Saïd, Lounaouci, Halet, Hamdani, Boumendjel, Dutour, Bensaad, Kadri... D’anciens compagnons de lutte et de prison de Maître Ali Yahia, comme Saïd Sadi, les frères Aït Larbi, Ferhat et beaucoup d’universitaires, militants associatifs et syndicalistes, en Algérie et à l’étranger, se sont joints à ce mouvement de solidarité pour «dénoncer le déni de justice qui frappe Me  Ali Yahia»  et pour  «exiger qu’il soit rétabli dans ses droits de citoyen». Dans cette pétition intitulée «Halte à l’arbitraire !», le collectif de solidarité dénonce également «les manipulateurs de l’ombre» qui n’ont pas «hésité à recourir à des procédés indignes et mesquins et représailles contre ses positions tranchées». Le collectif estime, par ailleurs, qu’«au-delà de ce cas particulier, le scandale révèle des pratiques occultes qui défient le droit et la morale : l’impunité pour les délinquants du sérail, dont les frasques ne cessent de défrayer la chronique, et le harcèlement contre les citoyens intègres (…)». D’autres initiatives de soutien avec celui que certains – par le passé –  ont qualifié non pas de l’avocat du diable, mais de «diable», sont prévues. A Bejaïa, plusieurs associations et cafés littéraires organisent aujourd’hui un rassemblement citoyen pour dire non à l’injustice dont est victime le célèbre avocat. D’évidence, l’affaire Ali Yahia Abdennour a provoqué un choc au sein de la société.  

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