Un appel est lancé au président de la République pour trouver une solution à la situation de blocage et pour instaurer un dialogue autour des revendications qui font objet d’une grève depuis presque six mois. Les délégués de la Coordination autonome des médecins résidents algériens (Camra) ont dénoncé hier la situation «de pourrissement» autour de leur conflit et ont renouvelé leur détermination à poursuivre la grève illimitée ainsi que le boycott des examens et des gardes dans les hôpitaux. Un appel est lancé au président de la République pour dégeler la situation de blocage et pour instaurer un dialogue autour des revendications qui font l’objet d’une grève depuis presque six mois. «A qui profite la situation de pourrissement ?», s’interrogeait le Dr Taileb, lors d’une conférence de presse animée hier à Alger. La grève du Camra a mis à nu les dysfonctionnements du système de santé qui repose entièrement sur le service civil, souligne le même conférencier. «Nous aurions pu accepter la situation et nous contenter de valider nos diplômes et partir. Cela aurait été plus facile, mais nous avons décidé de rester, de lutter pour changer cette situation», enchaîne le Dr Taileb. Les résidents sont des médecins spécialistes en cours de formation, ils sont sans salaires depuis janvier dernier, ils ne peuvent ni travailler chez le privé, ni exercer comme généralistes, encore mois s’inscrire dans des facultés étrangères, puisque leurs diplômes ne sont pas encore validés, souligne-t-on également. Le Camra dénonce d’ailleurs le recours au recrutement de généralistes pour les remplacer au niveau des gardes. «Une solution de bricolage qui ne réglera pas les dysfonctionnements dans les urgences», soulignent les délégués du Camra. Le collectifs prend l’opinion publique à témoin concernant «l’absence de volonté de la part du ministère de la Santé pour un dialogue réel» et dénonce le silence du ministère de l’Enseignement supérieur, responsable de la majorité des points soulevés dans la plateforme de revendications et qui concernent la formation de ces médecins. Les délégués du Camra ont dénoncé la campagne de «dénigrement» ciblant ce mouvement accompagnant les réunions avec le ministère de la Santé, mais qui n’ont pas abouti à un véritable dialogue pouvant constituer un dénouement à ce conflit qui dure depuis le mois de novembre. Le conflit, rappellent les différents délégués qui ont pris la parole, s’est corsé, avec le communiqué diffusé par le ministère de la Santé faisant miroiter la prise en charge de toutes les préoccupations exprimées, sans aucun impact sur le terrain. Le Camra a battu en brèche tous les arguments du ministère de la Santé concernant les solutions proposées pour la sortie de crise. «Le ministère n’a apporté aucune solution pour les plateaux techniques, ni pour le regroupement familial ni pour le logement de fonction, qui auraient pu constituer une amélioration des conditions du service civil, principale revendication du Camra. Rien n’a été offert non plus concernant la levée de discrimination relative au service militaire, font remarquer les délégués. Le ministère a communiqué des propositions sans aucun moyen de leur application sur le terrain», souligne le Dr Hadjab, dans son intervention à la même conférence, rappelant que des proposition ont déjà été fournies en 2011, sans qu’elles ne soient suivies par des mesures d’application sur le terrain. Le Dr Hadibi, pour sa part, a mis l’accent sur la «contradiction» et «le manque de sérieux» des propositions du ministère pour l’amélioration des conditions du service civil. Ce délégué cite, entre autres, la promesse liée à l’obligation de réunion du plateau technique avant toute affectation. «Cette mesure risque de plonger les résidents dans des labyrinthes bureaucratiques qui compliqueront encore davantage le processus de formation et peut prendre en otage son diplôme pour une période indéterminée, sans toutefois assurer la prise en charge médicales dans les zones ciblée.»
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