Nous avons décidé de mettre de l’ordre dans le monde syndical et surtout de mettre fin à l’anarchie qui règne en raison des grèves interminables. Mais nous n’avons nullement l’intention de retirer l’agrément aux syndicats qui n’ont pas répondu aux exigences de la représentativité.» C’est par cet argument que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a justifié les visées de l’opération de mise en conformité des syndicats avec la loi, comme il a démenti les rumeurs autour de l’éventuel retrait de l’agrément aux syndicats activant actuellement sur le terrain et qui ne se sont pas conformés à la loi relative à la représentativité. Invité, hier, de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le ministre du Travail a expliqué que l’action de son gouvernement s’inscrit dans le cadre de l’application de la loi où chaque syndicat est tenu de transmettre annuellement les informations concernant le nombre de ses adhérents à la tutelle. «Nous avons agi au nom des lois de la République, et ce, dans le but de préserver cet acquis qui est le droit syndical. Un acquis qui commence à être contesté par les citoyens qui en ont ras-le-bol d’être pris en otages et de payer les frais des conflits sociaux et les grèves illimitées», note M. Zemali, rappelant que sur les 65 syndicats recensés, 30 ont répondu favorablement à l’appel du ministère du Travail relatif aux éléments de leur représentativité, 17 syndicats ont respecté la forme alors que 13 autres ne l’ont pas fait. En revanche, 35 syndicats n’ont pas répondu à l’appel du ministère et sont, explique-t-il, de ce fait considérés comme «non représentatifs». En effet, la loi exige des syndicats 20% de représentativité pour participer à des actions de revendication et de négociation au nom des travailleurs. Pour le ministre, les grèves illimitées et anarchiques qu’ont connues certains secteurs sensibles ont eu un impact négatif sur non seulement les citoyens, mais aussi sur l’économie nationale. Le département du Travail est en train de réfléchir, d’après M. Zemali, à une procédure visant l’assainissement de la situation. «Nous voulons des syndicats responsables et respectueux des lois de la République», assène le ministre. Par ailleurs, le représentant du gouvernement s’est attardé sur le dossier des retraites et a annoncé le maintien pour cette année de la revalorisation des pensions. Contrairement aux années précédentes, ces augmentations ne seront pas les mêmes pour l’ensemble des trois millions de retraités, mais sont modulables selon le montant de la pension. Selon le ministre, le décret signé par le président de la République fixe un taux de revalorisation de 0,5 à 5% : 5% de revalorisation pour les pensions de moins de 20 000 DA, 2,5% pour celles de 20 000 à 40 000 DA, 1,5% pour celles de 40 000 à 60 000 DA, 1% pour celles de 60 000 à 80 000 DA et 0,5% pour les pensions de plus de 80 000 DA. L’incidence financière de cette revalorisation est de l’ordre de 22 milliards de dinars. «Le président Bouteflika a décidé du maintien de cette revalorisation dans le but de conforter le pouvoir d’achat des retraités, malgré la situation financière difficile du pays et la situation critique de la Caisse nationale de retraites», selon le ministre, qui ajoute que le déséquilibre du système de Sécurité sociale est estimé à 560 milliards de dinars. «Nous comptons plus de trois millions de retraités, dont un tiers sont sortis avant l’âge requis. Deux travailleurs et demi cotisent pour un seul retraité, alors que la norme est de cinq travailleurs pour un retraité», rappelle M. Zemali.
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