vendredi 25 mai 2018

Les prix des fruits et légumes s’envolent à Bouira

Les prix des fruits et légumes sont hors de portée du commun des consommateurs au niveau des différents marchés de la wilaya de Bouira. En dépit des assurances et des dispositifs pris par le ministère de Commerce, garantissant une maîtrise des prix durant cette période de Ramadhan, des produits agricoles sont inaccessibles aux petites bourses. Les prix restent incontrôlables. Au sixième jour du mois sacré, les prix affichés sont inchangés. Au marché du chef-lieu de wilaya, les prix ont augmenté et de manière exponentielle, a-t-on constaté. «Hormis la pomme de terre qui reste accessible, les fruits et légumes sont hors de portée», soupire un citoyen. A titre d’exemple, la salade verte est cédée à 150 DA, la tomate à 140 DA et la courgette à 160 DA. Les haricots verts sont affichés à 300 DA le kilo. Il faut noter que ce sont les mêmes prix affichés également au niveau des «marchés de solidarité» ouvert à l’occasion de ce mois. Outre l’envolée des prix, les citoyens se plaignent aussi de la qualité parfois impropre des produits proposés par les commerçants. L’absence de brigades de contrôle des services du commerce au niveau des marchés autorisés favorise cette envolée des prix. La déclaration faite au premier jour du Ramadhan par le ministre de Commerce au sujet de l’envolée de la mercuriale illustre parfaitement l’incapacité des pouvoirs publics à maîtriser les prix et éviter la spéculation. L’expert agronome Akli Moussouni a estimé, au sujet de l’augmentation des prix alors qu’on enregistre une abondance de produits agricoles, que la garniture de la table du Ramadan gonfle la demande et les prix s’envolent. «Toutefois on a cette impression d’abondance du produit, ce qui n’est pas le cas du fait qu’une frange très importante des ménages (familles d’ouvriers et de salariés) ont réduit considérablement le niveau de consommation par rapport à leur pouvoir d’achat qui a fondu comme neige au soleil», a-t-il dit, ajoutant que ce n’est pas le cas pour celles qui bénéficient d’un privilège en termes de rentrées d’argent (cadres, députés et commerçants). «La loi de l’offre et de la demande universelle est chez nous bouleversée en partie par une production instantanée, anarchique et non planifiée comme pour l’ail à présent, mais d’un autre coté les aléas des mesures spontanées à l’image de la liste interdite d’importation ayant perturbé plusieurs secteurs, dont conséquences sur l’emploi, les prix et autres effets latéraux viennent accentuer l’instabilité d’un marché incontrôlable». Notre interlocuteur en profite pour fustigeant les pouvoirs publics qui, selon lui, ne peuvent pas gérer un contexte pour lequel ils n’ont conçu aucune règle. «On n’a pas construit un marché conforme et normalisé où les intervenants sont identifiés pour intervenir en tant que puissance publique afin d’entretenir la stabilité à travers des mécanismes que seul l’Etat peut manipuler», a-t-il précisé. 

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