dimanche 20 mai 2018

Louisa Hanoune : «Le régime en place est une menace pour la stabilité»

Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, appelle les Algériens à se mobiliser pour faire partir le régime en place. Son maintien constitue, selon elle, un obstacle pour la souveraineté du pays et le «vivre ensemble» en paix. «Ce régime est en crise. Il est incapable de régler nos problèmes, pire il les aggrave. Donc, ce régime doit à tout prix partir et la parole doit revenir au peuple», a expliqué, hier, Louisa Hanoune à l’ouverture des travaux du bureau politique de son parti. La première dame du PT estime que l’initiative du «vivre-ensemble» est une «véritable mascarade» en raison de l’absence de conditions de vie dans la paix. L’existence, explique-elle, de la discrimination, les différences de développement entre les wilayas, la paupérisation de larges couches, le fossé existant entre les riches et la classe moyenne et le traitement des migrants sont autant d’éléments qui démontrent que nous sommes très loin du «vivre ensemble en paix». Pour Mme Hanoune,  «l’atteinte aux droits et aux libertés syndicales» et le recours systématique à la «répression» contre notamment les médecins résidents ou contre les syndicats sont «insupportables» et «mènent à la perte et la destruction des repères de notre société». Dans son discours, la leader du PT s’est attardée sur les questions économiques. Elle a d’abord dénoncé les nouvelles taxes contenues dans le projet de loi de finances complémentaire 2018, mais s’est félicité de «l’intervention du président Bouteflika» pour faire une deuxième lecture du projet. «Le projet de loi de finances complémentaire renfermait une disposition sur la vente des terres agricoles. Le Président a imposé une deuxième lecture et cette mesure a été supprimée. Nous ressentons, à cet effet, une sérénité», a-elle soutenu en estimant toutefois que les «fermes pilotes sont également menacées, puisqu’elles sont exposées à la prédation». Louisa Hanoune a rappelé que la vente des terres agricoles nationalisées faisait partie des engagements de la formation d’Ahmed Ouyahia, lors des élections législatives de mai 2002. A cette époque, le Président, révèle Mme Hanoune, lui avait envoyé une lettre pour l’assurer qu’il n’autorisera jamais la vente des terres agricoles. «C’est une propriété qui ne peut être touchée. C’est une condition nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire», tranche la secrétaire générale du PT. Dans son intervention, elle n’a pas ménagé le ministère du Commerce. Elle a dénoncé l’anarchie totale qui règne dans nos marchés. «Contrairement aux déclarations des responsables de ce secteur, les prix des produits de consommation ont augmenté. Cela démontre l’incapacité des pouvoirs publics à réguler le marché, parce qu’il n’y a pas de contrôle et une ‘‘détermination’’ des marges de profit.» Mme Hanoune a plaidé pour l’ouverture des grandes surfaces étatiques proposant des produits à des prix raisonnables et pour le retour du monopole sur le commerce extérieur, même si c’est de façon temporaire. Elle a critiqué dans ce sens la position molle des autorités qui ont «plié» devant l’UE. «Désormais, les autorités algériennes doivent absolument prendre des mesures de sauvegarde de la production nationale», note la secrétaire générale du PT qui a renouvelé son appel à sortir le pays de l’accord d’association, conformément à l’article 11.

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