mardi 15 mai 2018

L’UE exhorte Alger à respecter l’Accord d’association

L ’Union européenne (EU) réclame que les mesures engagées par l’Algérie pour réguler ses opérations de commerce extérieur soient prises dans «le respect» de l’Accord d’association, signé  en 2002, a affirmé, hier à Bruxelles, la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini. «Je souhaite également réaffirmer notre volonté à ce que les mesures de régulation des échanges commerciaux soient prises dans le respect de l’Accord d’association», a estimé la cheffe de la diplomatie de l’UE lors d’un point de presse commun avec le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, à l’issue du 11e Conseil  d’association Algérie-UE. Les deux parties ont «convenu aujourd’hui (hier, ndlr) de finaliser nos discussions à ce propos dans les meilleurs délais et si possible, avant la fin de l’année, dans un esprit de coopération mutuelle», a fait savoir Federica Mogherini. Elle a précisé que l’UE reste engagée à accompagner les réformes politiques et économiques entreprises par les autorités algériennes. «Nous avons discuté aujourd’hui de la façon la plus efficace possible dont nous pouvons y parvenir, pour les deux parties», a-t-elle déclaré. Confronté depuis 2014 à l’érosion de ses réserves de change et à la hausse de ses déficits, le gouvernement a multiplié les mesures pour rééquilibrer sa balance commerciale. Dernière en date, la mise en place d’une liste de près d’un millier de produits interdits d’importation. Pour ceux qui échappent à cette interdiction, le nombre de marchandises soumises à la taxe intérieure de consommation au taux de 30% a augmenté, ainsi que celui des produits soumis à des droits de douane de 60%. Des mesures qui ne sont pas du goût de l’UE, premier partenaire commercial de l’Algérie. Dans sa réponse aux critiques de l’UE, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a souligné la nécessité de renforcer le dialogue «franc et ouvert» entre les deux parties dans un cadre de «partenariat global», réitérant son invitation pour la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmstrom, à visiter l’Algérie. «Je suis heureux de réitérer l’invitation qui a été adressée à la commissaire Malmstrom de visiter mon pays, mais également pour que ce dialogue franc et ouvert continue dans un cadre de partenariat global», a-t-il souligné.  Abdelkader Messahel a assuré que la rencontre a été l’occasion d’expliquer au partenaire européen le contexte ayant contraint le gouvernement algérien à prendre une série de «mesures provisoires» pour réduire ses importations.  Le chef de la diplomatie algérienne s’est dit «convaincu» que cet effort de dialogue «aboutira à une meilleure compréhension et prise en charge des  préoccupations des deux parties». A propos de la coopération énergétique avec  l’UE, le ministre a annoncé la tenue, en novembre prochain, à Alger, de la troisième session du comité sur l’énergie en vue de dynamiser le dialogue de haut niveau en la matière. «La volonté existe de part et d’autre. Cette dynamique qui n’a jamais  cessé va s’accélérer et nous allons faire en sorte que ce partenariat stratégique, que nous voulons tous, soit bien compris de part et d’autre et bénéfique pour les deux parties», a précisé Abdelkader Messahel. A noter que l’Algérie et l’UE ont signé un cadre unique d’appui 2018-2020 définissant les priorités de la coopération technique et financière bilatérale, pour les deux prochaines années. «Parmi ces priorités figure le soutien aux réformes visant à diversifier le modèle économique algérien. De manière concrète, nous envisageons des actions en appui à l’amélioration du climat des affaires et du cadre dans lequel opèrent les petites et moyennes entreprises», a estimé Federica Mogherini.

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