mardi 15 mai 2018

Hausse «injustifiée» de la demande sur les produits agricoles

Une hausse sensible des prix des produits fortement demandés durant le mois de Ramadhan sera enregistrée au cours de cette semaine. Cette hausse de 20 à 25% touchera les prix des fruits et légumes et les viandes, selon l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca) qui lie cette hausse à la «demande effrénée» sur ces produits quelques jours avant le début du mois sacré et durant la première semaine. C’est ce qu’expliquait Athmane Baziz, chargé de la communication du bureau d’Alger de ladite association, lors du lancement hier de la campagne contre le gaspillage alimentaire, qui «chamboule le marché et fausse la règle de l’offre et la demande», selon l’expression utilisée par cette association. Malgré la disponibilité des produits agricoles frais, provenant des récoltes saisonnières, la demande en hausse vertigineuse sur certains produits induit automatiquement une augmentation des prix, souligne M. Baziz. Les prix stables durant ces dernières semaines seront perturbés par une augmentation sensible. Les produits touchés seront les légumes très demandés. «La fièvre acheteuse qui s’empare des chefs de famille reste inexpliquée, surtout que des dispositions sont prises pour assurer une disponibilité permanente des produits frais», souligne le représentant des commerçants. «La tomate, qui coûtait moins de 100 DA/kg, il y a quelques jours, verra son prix augmenter de moitié, puisqu’elle est ‘‘surdemandée’’. Nous avons remarqué une ruée sur ces produits. Des familles stockent des quantités en guise de préparation, ce qui engendre une forte demande», souligne notre interlocuteur. La hausse touchera également les viandes blanches, dont les prix avoisineront les 350 DA/kg durant cette période, affirme Hadj Tahar Boulenouar, président de cette association. Ce représentant estime toutefois que les prix sont «globalement plus bas que ceux enregistrés durant la même période de l’année dernière». Cette association prédit «un retour à la normale» dès la deuxième semaine du mois de jeûne, en raison du retour à la stabilité de la demande sur les produits convoités. Les prix redescendront de 25%, en raison de la disponibilité des produits frais. Il y a une couverture de 100% des fruits et légumes avec un marché qui tournera avec 10 000 quintaux de légumes durant le mois sacré. Le marché sera également couvert de 80 000 tonnes de viandes rouges et blanches, «ce qui est largement suffisant». Le déficit de 20 000 tonnes enregistrées les années précédentes est comblé cette année avec des viandes de l’importation. 159 marchés de proximité de produits frais, dont 9 dans la capitale, seront ouverts spécialement durant le mois de Ramadhan pour assurer l’approvisionnement quotidien en produits et lutter contre tous les facteurs de spéculation et de pénurie, souligne M. Boulenouar. Pour cette association, l’absence d’une culture de consommation dérange le marché et crée des dysfonctionnements qui engendrent une augmentation injustifiée des prix de certains produits. La campagne lancée par l’association rejoint celle du ministère associant également les associations de consommateurs. La lutte contre le gaspillage des produits alimentaire est visée par cette action.  

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