lundi 14 mai 2018

Makri renforce son emprise sur le MSP

Le 7e congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP) s’est terminé, hier, avec la réélection de Abderrazak Makri à la tête de cette formation islamiste. Proche des Frères musulmans turcs, Abderrazak Makri va régner en «maître» sur la formation du défunt Mahfoudh Nahnah, après avoir réussi à mettre en minorité ses adversaires, principalement le «camp» de Bouguerra Soltani, qui cultive une certaine proximité avec le pouvoir. Œuvrant pour la radicalisation de la ligne du parti en rompant le lien ombilical avec le pouvoir depuis les révoltes arabes de 2011, Abderrazak Makri sort de ce 7e congrès renforcé en plaçant ses «hommes» dans toutes les instances électives du parti. Ainsi, en plus d’avoir deux vice-présidents, Abderrezak Achouri et  Abderrahmane Ferhat, qui partagent totalement sa ligne politique, M. Makri s’est déjà assuré du soutien du conseil consultatif à son action. Un conseil qui lui est totalement acquis. D’ailleurs, lors du vote, Makri a obtenu 241 voix contre 84 pour son rival Naamane Laouar. Et ce conseil a par la suite élu un président très proche de  Makri, à savoir Tayeb Aziz. Ce dernier est entouré par deux vice-présidents du même camp, Ali Douadji et Nabi Hebri. Abderrazak Makri a donc «écrasé» ses adversaires et peut faire passer sa politique et sa vision des choses sans aucun contrepoids au sein du parti. Le président réélu du MSP a déjà annoncé la couleur, en affirmant que son parti restera dans l’opposition pour préparer la transition démocratique. Ce qui est contraire à la volonté du camp Soltani, partisan du rapprochement avec le pouvoir. Pour Makri, le MSP ne retournera au pouvoir que par «la force des urnes». Il rassure cependant que son parti gardera le contact avec le pouvoir tout en œuvrant pour «un changement démocratique». Il dit que sa formation restera prédisposée à discuter avec le pouvoir et à travailler avec toutes les forces politiques pour arriver à «un consensus» à même de faire sortir le pays de la crise actuelle. Un consensus que réclame déjà le FFS, qui en a fait son cheval de bataille depuis 2013. Mais  Makri, qui cherche à placer son parti comme la locomotive de l’opposition, n’a pas adhéré à cette initiative du FFS. Le président réélu du MSP a assuré qu’il travaillera pour l’intérêt de son parti et de la nation. L’ambition de Abderrazak Makri semble ainsi celle d’avoir une majorité parlementaire pour retourner en force au gouvernement. Il s’est d’ailleurs engagé à préparer dès maintenant les élections législatives de 2022. C’est son principal objectif. Ainsi donc, il n’est pas certain que le MSP participe à la prochaine présidentielle de 2019.

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