Le chef de la diplomatie néerlandaise, Stef Blok, fraîchement nommé à ce poste, est en visite officielle en Algérie dans le cadre de la troisième session de la commission mixte algéro-hollandaise, aujourd’hui et demain. Cette session de la commission mixte s’ouvre dans la perspective commune de donner une nouvelle impulsion aux relations bilatérales qui plongent leurs racines dans l’histoire avec 400 ans d’échanges, du temps où les navigateurs néerlandais fréquentaient les côtes algériennes. Même si les relations diplomatiques ont été scellées en 1962, la première commission mixte a eu lieu en 1987, et ce n’est qu’en 2016 que ce mécanisme de rencontres a été réactivé entre les deux Etats. «L’Algérie est très importante pour les Pays-Bas, c’est même notre principal partenaire en Afrique du Nord», a indiqué Robert Van Embden, ambassadeur du royaume des Pays-Bas à Alger. Sixième client de l’Algérie et son 13e fournisseur, la Hollande aspire à renforcer sa présence dans le plus grand pays d’Afrique avec lequel le volume des échanges commerciaux s’établit à 2 milliards de dollars à la faveur de l’Algérie principalement exportatrice d’hydrocarbures. Les importations des biens des Pays-Bas vers Algérie concernent notamment les produits agricoles et chimiques, et une coopération bien assise dans les secteurs des transports maritimes, de l’énergie, de l’hydraulique et une possible extension au secteur de la santé et celui de la gestion des déchets. Stef Blok aura des entretiens dès aujourd’hui avec son homologue des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, ainsi qu’avec les ministres des Finances, des Transports et des Travaux publics, de l’Energie et des Ressources en eau. Il sera également reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Dans le cadre de cette visite, les deux pays signeront un accord de non-double imposition qui «assurera aux entreprises actives dans les deux pays le non- paiement de taxes doubles». «Cet accord est essentiel, car il permettra de renforcer le climat des affaires et augmentera très certainement le niveau des investissements en Algérie et vice versa. Il facilitera la réalisation du programme de diversification de l’économie, auquel l’Algérie aspire. Nous serons heureux d’accompagner ce processus et permettre que des produits hors hydrocarbures algériens atteignent le marché de l’Europe, mais aussi de l’Asie, de l’Amérique et d’Afrique», a estimé l’ambassadeur du royaume des Pays-Bas, lors d’un point d’information organisé à la veille de la visite du ministre, Stef Blok. A noter que l’Algérie importe en grandes quantités le lait en poudre hollandais ainsi que la pomme de terre de semence. «L’Algérie est notre deuxième destination au monde, après les Etats-Unis, pour la vente de la pomme de terre de semence», dira le diplomate. Outre l’importation de produits agricoles, la coopération dans ce domaine concerne des projets pour l’amélioration de la production laitière à Guelma, un projet pour l’amélioration de la production de pomme de terre à Oued Souf et surtout un partage de savoir- faire cristallisé par des bourses de formation aux Pays-Bas destinées aux personnes activant dans le secteur économique, notamment agricole. Des projets de développement de l’horticulture sont aussi recensés dans le sud du pays. «La prévisibilité est importante» Le domaine maritime figure aussi au premier plan des échanges entre les deux pays. Un mémorandum d’entente a été signé entre les ports d’Amsterdam et d’Alger. Le Laboratoire d’études maritimes a bénéficié de formations dans le cadre d’ateliers sur la gestion des ports. Stef Blok se rendra d’ailleurs, lors de son séjour officiel, au port d’Alger. Par ailleurs et dans le domaine des énergies renouvelables, un contact régulier existe entre les instituts de recherche des deux pays dans les domaines de la valorisation des énergies, particulièrement avec l’APRUE (Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie) et le CDER. Les Pays-Bas ont aussi appuyé dans ce cadre le montage d’une centrale photovoltaïque. En outre, l’exploitation des gisements dans le domaine des énergies fossiles intéresse la Hollande, notamment les gisements offshore à travers la compagnie Shell. Interrogé, en tant que pays de l’UE, sur les mesures prises par l’Algérie pour rationaliser ses dépenses et faire face à la crise, le représentant diplomatique des Pays-Bas a dit comprendre les raisons ayant poussé la prise de certaines décisions vue la situation économique, mais en tant que clients et fournisseurs liés par un partenariat très spécial qui est l’accord d’association, «on s’attend à plus de respect» des clauses de l’accord. «La prévisibilité est très importante. On peut comprendre la situation... mais souvent il s’agit de partenariats entre PME et entreprises qui ont établi des relations commerciales, et il est très important en matière de commerce qu’il y ait de la prévisibilité pour éviter tout malentendu dans les affaires», précise Robert Van Embden, notant que son pays est prêt à apporter son aide technique et son savoir-faire pour aider à diversifier les exportations algériennes, notamment ses produits agricoles. Sur le plan politique, l’ambassadeur, dont le pays partage, cette année avec l’Italie, un siège au Conseil de sécurité, a qualifié l’Algérie de pays stable et important et a salué ses efforts pour le maintien de la paix dans la région.
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