samedi 21 avril 2018

La marche du MAK n’a pas eu lieu à Bouira

La marche à laquelle a appelé le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), hier, décidée également dans le cadre de la célébration du 38e anniversaire du Printemps berbère, n’a pas eu lieu à Bouira. Aucune tentative de rassemblement n’a été enregistrée devant le campus universitaire Akli Mohand Oulhadj, où des unités de la police ont été déployées, a-t-on constaté sur place. Des véhicules des forces de l’ordre ont été stationnés devant plusieurs édifices publics et à proximité des résidences universitaires. Des barrages filtrants de la Gendarmerie nationale ont été, par ailleurs, installés le long du tronçon de la RN05 et de l’autoroute Est-Ouest, a-t-on appris de sources locales. Dans la wilaya de Bouira, où les mouvements de rue sont quasiment interdits ces dernières années, la célébration du 38e anniversaire du Printemps berbère 1980 a été limitée à des conférences-débats, auxquelles ont pris part d’anciens animateurs du Mouvement culturel berbère, (MCB) et des enseignants, et d’autres initiatives émanant du mouvement associatif. La dernière marche «autorisée et réussie» du MAK a eu lieu en 2015, où des centaines de personnes, pour la plupart des étudiants, ont sillonné les quartiers de la ville de Bouira. Depuis, aucune tentative d’investir la rue, provenant surtout du campus, n’a été tolérée. Les services de sécurité ont décidé même de recourir à la répression pour empêcher les étudiants de marcher en faveur de tamazight. Les incidents survenus en décembre dernier témoignent même de «l’agressivité» des services de sécurité. Néanmoins, des observateurs et des militants de la cause amazighe ont déploré le fait que le Rassemblement pour la culture et la démocratie, qui a toujours perpétué la tradition en appelant ses militants et tous les acteurs de la cause à marcher en commémorant ainsi le 20 Avril, ne s’est pas manifesté cette année. «Marcher le 20 avril cela symbolise les luttes de notre identité et aussi de la démocratie. Certes, beaucoup d’acquis ont été arrachés grâce à la mobilisation des générations, mais observer des marches en Kabylie c’est surtout rendre hommage à tous les martyrs de la cause amazighe», a-t-on affirmé.

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