L’Etat algérien luttera par tous les moyens contre toutes les formes d’extrémisme pour protéger son référent religieux modéré.» C’est ce qu’a rappelé, hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, lors de son passage au forum de la Radio nationale de la Chaîne 1. Pour le ministre, le référent religieux algérien n’est pas une condition imposée par le président de la République ou par un ministre, mais un héritage que nos savants nous ont légué. «Le référent religieux algérien a contribué à repousser le terrorisme, et ce, au nom de l’islam qui était fort», a précisé Mohamed Aïssa. Le ministre estime que la protection des Algériens contre les divisions sectaires ne passe pas par une lutte contre un système religieux ou idéologique, qui a réussi dans un autre pays. Bien au contraire, l’Algérie doit se protéger de ces idéologies étrangères à la société algérienne. Pour Mohamed Aïssa, le «danger» intervient lorsque l’on essaie de faire sortir cette idéologie de son pays et de tenter de l’imposer à un autre. «L’Algérie a sa référence religieuse et l’Etat interdira tout discours qui fera douter les Algériens sur leurs appartenances ou qui considère que la pensée qu’il a importée est la seule à être juste», promet-il. L’Etat algérien, explique le ministre, ne peut pas et n’a pas le droit de demander à un autre pays de ne pas diffuser un discours qui risque d’influencer les Algériens, mais en revanche, il peut interdire aux Algériens de faire la promotion ou de propager les idées extérieures. «Les autorités peuvent interdire des livres, des prospectus, des disques et d’autres outils de propagande sectaires sur son territoire. C’est la loi dans toute sa dimension qui sera appliquée», a-t-il rassuré. Faut-il rappeler que le département de Mohamed Aïssa a réagi, il y a quelques jours, aux propos tenus par le prédicateur Mohamed Ali Ferkous en rappelant que les autorités algériennes feront face aux idées sectaires qui visent la division de la société. Hier encore, l’invité de la Chaîne 1 était intransigeant, il a rappelé que les imams qui prônent la division dans leur prêche ou qui véhiculent de mauvaises idées sur l’islam ne seront pas épargnés. Le ministre illustre ses propos par l’existence de rapports, dont certains ont été rendus publics, sur le danger des divisions sectaires. Les rapports en question faisaient état de tentatives d’officines étrangères de mener une action visant à diviser le pays en profitant des soulèvements qui avaient eu lieu à travers plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient en 2011. «Le président de la République a parlé d’un plan bien ficelé qui vise à diviser l’Etat national en petits Etats sectaires. L’appartenance à une idéologie devient une appartenance à une nouvelle identité», a-t-il soutenu, persuadé que c’est ce qui a réussi à faire le néo-colonialisme en Irak et il a presque réussi à le faire également au Yémen. Le ministre a appelé les Algériens qui sont influencés par ces idées à revenir vers leur «algérianité» et à leur «islam», soulignant que les Algériens sont fiers d’appartenir aux «sunnites» et ne peuvent par conséquent se retourner vers le chiisme. Selon le ministre, le chiisme n’a aucune chance de s’implanter en Algérie du fait, précise-t-il, que ce courant ne dispose pas de mosquées ni de lieux dédiés aux lamentations et autres pratiques cultuelles propres à lui. Par ailleurs, Mohamed Aïssa estime que l’interdiction de la secte Al Ahmadite fait suite à un rapport que l’ambassade d’un pays étranger a fait parvenir aux autorités algériennes.
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