Abdelkader Benmessaoud est le nouveau ministre du Tourisme et de l’Artisanat en remplacement de Hassen Marmouri, «appelé à d’autres fonctions», sans toutefois préciser la nature de celles-ci, selon un communiqué de la présidence de la République. Il aura occupé ce poste éphémère moins d’une année. Le secteur du Tourisme a l’habitude de ce genre de changement. En effet, à chaque remaniement, un nouveau ministre fait son apparition. Cette fois-ci, il n’a pas été dérogé à la règle. Un secteur qui vit depuis de nombreuses années une instabilité chronique, qui ne lui a pas permis de se développer, ni d’amorcer une dynamique sérieuse. Pourtant, le secteur du tourisme est présenté comme l’une des priorités dans le programme du président de la République et dans le plan d’action du gouvernement. «L’objectif final tend vers l’élévation du tourisme au rang de véritable industrie générant des postes d’emploi et des richesses nationales, notamment par le développement de l’investissement, pierre angulaire de la stratégie touristique nationale», souligne un document du gouvernement. Il est aussi question du renforcement des moyens de l’Office national du tourisme (ONT) et de la mise en œuvre d’une stratégie de communication institutionnelle en direction des nationaux résidents et non résidents, basé sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il y a lieu également d’améliorer l’image et l’attractivité de la destination Algérie auprès des marchés émergents et ceux déjà émetteurs. En fait, les effets d’annonce cachent mal une réalité. A chaque nouveau ministre, les Algériens ont droit aux annonces et effets d’annonce. Les ministres, pour sauver les apparences, axent leurs discours sur les investissements touristiques et particulièrement sur les projets hôteliers. Les ministres qui se sont succédé ont-ils eu les coudées franches pour accomplir leur mission ? Peu probable. La volonté politique demeure non exprimée concrètement sur le terrain. Le tourisme est une affaire de coordination des efforts, or, chacune des institutions du tourisme est jalouse de ses prérogatives. Le courant passe difficilement entre le ministère et le groupe Hôtellerie tourisme et thermalisme (HTT). L’intersectorialité grince : le ministre n’a aucune emprise sur le transport aérien, par exemple, qui est affilié à un autre ministère. Il y a aussi les visas qui sont un frein au tourisme national. Les étrangers qui souhaitent visiter notre pays se plaignent souvent : le visa algérien est l’un des plus difficiles à obtenir au monde et les démarches administratives sont l’une des procédures les plus compliquées. Le nouveau ministre va-t-il faire bouger les choses ou s’agit-il d’un simple remplacement sans grand intérêt ? Les professionnels ne se font pas trop d’illusions…
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