Les médecins résidents en sciences médicales ont décidé la poursuite de la grève. Réunis, hier, en assemblées générales à travers les neuf facultés de médecine du pays, les résidents ont voté majoritairement pour le maintien de leur mouvement de protestation. Les étudiants devaient répondre aux propositions consignées dans le PV rédigé à l’issue de la réunion de dimanche qui a regroupé le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, et des représentants des grévistes. A la faculté d’Alger, les étudiants réunis à Laperrine ont exprimé leur «insatisfaction». «Nous avons soumis au vote chaque point de la liste des propositions du PV du ministère. Il ressort que les étudiants ne sont pas satisfaits par ces propositions. Nos camarades ont voté à main levée et par vagues, vu le nombre important pour la poursuite de la grève illimitée. Sur les 7000 résidents que compte notre faculté, la plus importante du pays (15 000 résidents), une vingtaine seulement s’était prononcée pour l’arrêt du mouvement», précise le Dr Afiri Zahra, résidente en ORL au CHU de Kouba et membre du bureau national du Collectif autonome des résidents algériens (Camra). A Tizi Ouzou, les médecins «déçus» ont accordé leur suffrage au non à la reprise. «Toutes les propositions du ministère sont entourées de flou. Notre mouvement est parti pour l’abrogation du service civil et de son caractère obligatoire. On était pour l’idée de faire des concessions. Mais qu’est-ce qui nous est proposé en échange ? Le ministère a parlé sans trop de précisions d’une carte sanitaire en cours d’élaboration et dont dépendra la durée du service civil. On nous a aussi parlé du regroupement familial, sans évoquer les modalités de son application. Sur la question du logement, rien n’a été acquis... Lors de la réunion, nous avons soumis à la commission une proposition sur une prime comparable à celle octroyée aux juges en cas d’absence de logement (60 000 DA). Le ministre a proposé aussi l’instauration de la prime liée au service civil dont le montant variera entre 20 000 et 60 000 DA. Mais là aussi, rien n’est dit sur les critères de perception», détaille le représentant des résidents de la faculté de Tizi Ouzou, Sofiane Benseba. Des contre-propositions pour la tutelle A Blida, les résidents ont suivi le même choix que leurs autres camarades du pays en votant à la majorité absolue contre les propositions de la commission intersectorielle. «La réunion de dimanche n’a rien donné. Il y a eu moins d’acquis sur certains points que lors de la réunion du 4 février. Sur le statut des résidents, par exemple, le ministre n’avance pas une échéance précise sur sa révision, ni sur sa composante. Et puis rien ne nous garantit que le décret sera révisé», assène le Dr Kikout Samir, représentant du Camra à la faculté de Blida qui s’étonne que le PV, qui a été rendu public à l’issue de la réunion, «ne soit même pas signé» par le premier responsable du secteur et «donc sans valeur». Pour le délégué, qui exerce au CHU de Douéra, la question du service militaire reste également posée : «C’est au ministre d’engager un travail avec le MDN pour l’égalité sur le droit d’exemption.» Le représentant des résidents de la faculté de Tizi Ouzou s’interroge, par ailleurs, sur les «dommages collatéraux» liés à la grève. «Le ministère de la Santé n’apporte aucune solution par rapport aux conséquences de la grève. Il s’agit, par exemple, des examens de fin d’année, du gel des salaires, depuis deux ou trois ans», constate le Dr Benseba. Des AG sont prévues aujourd’hui dans les hôpitaux où une fiche de vœux sera distribuée aux médecins grévistes. «Nous organiserons demain (aujourd’hui, ndlr) des AG dans les hôpitaux. Une fiche de vœux permettra de réunir les propositions des résidents. C’est sur cette base que nous ferons nos contre-propositions au ministère. Nous sommes pour le maintien du dialogue avec la tutelle », signale le Dr Afiri.
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