mercredi 4 avril 2018

Journée de débrayage de l’intersyndicale aujourd’hui

L’intersyndicale de la Fonction publique observe aujourd’hui une journée de grève et plusieurs rassemblements à travers le pays, pour des revendications socioprofessionnelles. Une action de protestation qui coïncide avec les mesures imposées par le ministère du Travail concernant la représentativité des organisations syndicales, considérées par les membres de l’intersyndicale comme un moyen de «faire taire toute protestation contre les mesures antisociales que le gouvernement est en train d’entreprendre». Le ministère a fixé le 31 mars de chaque année comme date butoir pour l’évaluation des représentativités et que, passé ce délai, «ces syndicats peuvent poursuivre leurs activités, mais n’ont pas le droit aux pourparlers lors des conflits syndicaux», a-t-il à maintes reprises expliqué. Même si la grève d’aujourd’hui figure sur le calendrier de l’intersyndicale depuis plusieurs semaines et est considérée comme une suite du mouvement de protestation commencé au lendemain de l’annonce de la révision de la loi sur la retraite, l’intersyndicale se focalise aujourd’hui sur la mobilisation autour du droit à l’exercice syndical. Le ministère du Travail est accusé d’entretenir l’amalgame autour de la loi 90-14 qui stipule que le pourcentage de 20% de représentativité permet au syndicat de prétendre à la négociation avec l’employeur, souligne Lamri Zegar, membre de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), mais tous les syndicats ont le droit d’exercer, sans égard à leur taux de représentativité, ajoute-t-il. «Nous tirons notre légitimité de nos adhérents et des actions que nous menons sur le terrain. Le gouvernement  est pris de panique, car il n’a pas réussi à normaliser les syndicats autonomes», souligne pour sa part Boualem Amoura, président du Satef, soulignant que la note du ministère vise spécialement les syndicats protestataires et épargne «ceux créés par l’administration». La grève d’aujourd’hui est donc décidée pour dénoncer «la manœuvre illégale» du ministère du Travail visant à «museler les syndicats autonomes qui dénoncent  les mesures antisociales que le gouvernement est en train de prendre et qu’il compte prendre. La crise financière et l’échéance présidentielle sont les motivations réelles du gouvernement. Le ministère veut nous faire retourner dans les années du parti unique et du syndicat unique. Ce temps est révolu. Toute cette agitation se fait en prévision des élections de 2019», souligne en outre M. Amoura. Ce dernier estime que le ministère du Travail agit également «en représailles» avec les syndicats autonomes ayant saisi en février dernier le Bureau international du travail (BIT) pour dénoncer l’entrave à l’activité syndicale. Les syndicats de la Fonction publique remettront sur le tapis la revendication de l’abrogation de la loi sur la retraite en vigueur depuis janvier 2017 qui a mis fin au droit au départ en retraite anticipée. L’intersyndicale exige également de prendre part au débat sur le nouveau code du travail. La plateforme de revendications comprend également les mécanismes de protection du pouvoir d’achat des travailleurs. Des rassemblements régionaux sont prévus aujourd’hui dans les wilayas d’Oran, Bouira, Constantine et Laghouat.  

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