mercredi 16 mai 2018

Grève générale des commerçants

Ce qui a commencé lundi par un baisser de rideau de quelques commerçants du centre-ville et du ksar s’est vite mué en un mouvement de protestation observé hier par des dizaines de commerçants de la ville de Ouargla, qui ont littéralement paralysé l’activité commerciale à la veille du Ramadhan. L’Union locale des commerçants algériens de Ouargla est consciente de la symbolique de ce mouvement qui vise à interpeller les autorités sur ce que Saci Salim, le représentant de ce syndicat professionnel, a qualifié de «dérive» et de «persécution des commerçants honnêtes au détriment du bon sens et de la réalité du terrain». Dans une longue diatribe lue hier matin en public devant la direction du commerce, ce dernier a dénoncé l’application de pénalités insoutenables au nom de la crise économique et des mesures d’austérité qui s’appliquent sur les marchandises d’importation acquises bien avant la promulgation de la nouvelle loi de finances. «Cette loi s’appliquerait-elle aux seuls commerçants qui paient leur loyer et leurs redevances», s’interroge Saci Salim. Les commerçants récalcitrants dénoncent «cette politique des deux poids deux mesures» qui ne viserait qu’une partie des commerçants ayant pignon sur rue. L’Union des commerçants de Ouargla relève en effet que les agents de contrôle de la direction du commerce sont «très sélectifs» et ne jouissent plus de qualités professionnelles qui font d’eux de vrais commis de l’Etat au service de l’économie nationale en appliquant avec l’impartialité voulue les textes de loi, y compris les délais accordés par l’Etat pour l'écoulement des marchandises en leur possession. Les commerçants de Ouargla refusent désormais toute intervention des agents de contrôle avant que la direction du commerce n’accepte de se positionner à équidistance de tous. Ils réclament, en premier lieu, la cessation de tout harcèlement vis-à-vis des commerçants en règle, le déclenchement d’une action immédiate de lutte contre le commerce informel, la délimitation des périmètres consacrés aux marchands ambulants et enfin la mise à contribution des représentants des commerçants. La mobilisation des commerçants de Ouargla continue ; une délégation devait être reçue par les autorités qui ont annulé hier l’inauguration du musée saharien, prévue ce matin. Un climat de tension règne sur la ville où cette mobilisation, la première de cette envergure, fera date.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire