mercredi 16 mai 2018

Béjaïa : Sit-in de solidarité avec Me Ali Yahia Abdennour

Le front des défenseurs de maître Ali Yahia Abdennour s’élargit avec la multiplication des pétitions et des déclarations de soutien à l’infatigable avocat et militant des droits de l’homme. Cette vague d’indignation s’est exprimée, pour la première fois dans la rue à Béjaïa, à travers un rassemblement tenu hier pour demander «le rétablissement de maître Ali Yahia Abdennour dans son droit et exiger du gouvernement d’arrêter immédiatement cette cabale». Le rassemblement, auquel a appelé un groupe d’associations des communes de Seddouk, Chemini et Sidi Aïch, a eu lieu devant le siège de la wilaya avec la participation d'anonymes, de cadres du RCD et de l’UDS, d'avocats, de journalistes de la presse indépendante, de syndicalistes, de représentants du collectif Hachemi Cherif, du Café littéraire de Béjaïa et de la Ligue algérienne des droits de l’homme (Laddh), entre autres militants associatifs. «L’Algérie, qui a ratifié la Déclaration universelle des droits de l’homme, est contrainte par les voies légales d’appliquer notamment son article 17 qui stipule que ''toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété''», écrit le collectif dans une lettre déposée hier au niveau du cabinet du wali. Saïd Salhi, vice-président de la Laddh, considère le comportement de l’administration comme «un harcèlement contre un homme qui mérite toute la considération». Pour lui, «s’attaquer à Ali Yahia Abdennour c’est s’attaquer au combat pour les droits humains en Algérie». Il a appelé à «la mobilisation des militants, quels que soient leurs horizons et sensibilités politiques, à adhérer à cette cause». Au nom de la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital, Mourad Bouzidi a déclaré : «Ce que le pouvoir est en train de faire subir à l’avocat est déplorable. Je dénonce cette injustice envers un homme qui a su dépasser les clivages car il a même défendu ceux avec qui il ne partageait rien politiquement.» Pour sa part, Kader Sadji, représentant du Café littéraire de Béjaïa, a appelé à «une action d’envergure nationale où les comités et les collectifs qui sont autour de cette cause s’unissent pour un meilleur écho». Même son de cloche pour le responsable local du Satef, Nabil Ferguenis, qui lance un appel à «une meilleure organisation et à l’union de toutes les forces politiques», les exhortant à «mettre leurs divergences de côté et se rassembler contre l’injustice». «Il faudra se mobiliser à chaque fois qu’il y a des attaques contre des repères qui luttent pour la justice», a déclaré Atmane Mazouz, député RCD, qui a rappelé que «maître Ali Yahia n’a jamais abandonné personne et c’est à notre tour de lui dire que son combat est le nôtre». Quant à l’UDS (parti non agréé), il estime qu’«on décide d’exécuter moralement et politiquement maître Ali Yahia en s’acharnant sur lui et voulant l’entraîner dans les méandres de la justice, laquelle est aux ordres des maîtres de ce pays». Mohammed Lebdouci, président du bureau RCD de Béjaïa, dénonce «une provocation de trop du pouvoir» et exige de «surseoir à ce déni de justice et le rétablissement de Me Ali Yahia dans son droit».

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