mercredi 16 mai 2018

La réaction timide des Etats arabes

L’Algérie, qui a toujours soutenu la cause palestinienne, a vivement condamné le massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes contre des manifestants palestiniens sans défense. Dans un message adressé au président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, le président Bouteflika a qualifié ce carnage de «crime abject». Le chef de l’Etat a réitéré dans ce message la position «constante» de l’Algérie au côté du peuple palestinien et rappelé le droit inaliénable de ce peuple à établir son Etat indépendant avec Al Qods pour capitale. De son côté, le ministère des Affaires étrangères a condamné avec «la plus grande vigueur» ce bain de sang perpétré à Ghaza par les forces d’occupation israéliennes contre des manifestants palestiniens sans défense, qualifiant le carnage de Ghaza de «crime de guerre abominable». La Ligue arabe a appelé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir rapidement une enquête sur les crimes de l’occupation israélienne contre les Palestiniens. «Israël est une entité oppressive et meurtrière et ses politiciens et militaires doivent être traduits devant la Cour pénale internationale», a indiqué, dans un communiqué, le président de la Commission permanente des droits de l’homme de cette organisation panarabe. L’Arabie Saoudite, qui a condamné le carnage hier, affirme qu’elle ne reconnaîtra pas le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Le Koweït aussi a condamné le massacre de Ghaza. Mais au-delà de ces condamnations par communiqué de presse, les réactions des Etats arabes aux derniers massacres perpétrés par l’armée d’occupation israélienne à Ghaza mais aussi à la barbarie israélienne n’ont pas été à la hauteur de la place qu’occupe la cause palestinienne dans la politique de ces pays. Ces Etats ont fait preuve de frilosité face à un Etat sioniste galvanisé par le va-t-en guerre du président américain qui transfère l’ambassade de son pays à Al Qods (Jérusalem). La réaction des Etats arabes est loin de refléter la colère de la rue arabe, qui connaîtra des manifestations le vendredi prochain. L’Arabie Saoudite et l’Egypte, qui renforcent leur domination de la Ligue arabe après la destruction de la Syrie et de la Libye et l’instabilité chronique de l’Irak, semblent atténuer leur langage face à Israël. Les Saoudiens sont allés loin, en considérant qu’Israël fait partie de leur plan contre l’Iran qu’ils voient comme une menace. Cette alliance tacite entre l’Arabie Saoudite et Israël contre l’Iran semble se faire au détriment de la cause palestinienne.

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