mercredi 16 mai 2018

Alger bloquée durant plusieurs heures

A une année de l’élection présidentielle d’avril 2019, le président Abdelaziz Bouteflika multiplie ses sorties. Il renoue avec le terrain après une éclipse de plus de trois ans. Hier, le tapis rouge lui a été déroulé. La capitale était quadrillée. Mieux, elle était sous haute surveillance. Un dispositif de sécurité des plus impressionnants a été déployé sur certains axes routiers. Contrairement aux autres jours, cette fois-ci, il ne s’agit nullement de matraquer les médecins résidents ou d’empêcher les syndicalistes de marcher. La capitale était en alerte juste pour assurer la protection et le confort du président Bouteflika que la population n’a pas entendu ni approché depuis son investiture, il y a quatre ans. Hier, les axes routiers menant vers Tixeraïne, où se trouve le siège de la zaouïa Belkaidia qu’il devait inaugurer, et Mohammadia, où il devait inspecter les travaux du projet qui lui est très cher : la Grande Mosquée d’Alger, étaient pratiquement inaccessibles. Certes, la sortie du président Bouteflika aurait pu passer inaperçue et dans l’indifférence totale, si ce n'était la paralysie de la capitale engendrant la colère et l’agacement des citoyens. D’énormes et interminables bouchons ont été créés afin de dégager le passage au cortège présidentiel. Les automobilistes, contraints de prendre leur mal en patience en ce milieu de semaine, n’ont pas manqué de qualifier de «non-événement» la sortie de Bouteflika. Dans la rue ou sur les réseaux sociaux, les commentaires vont bon train. «On dirait un état de guerre contre les citoyens. Alger est assiégée», écrit un internaute. D’autres ne comprennent pas l’objectif d’une telle agitation alors que personne n’était au courant de la «tournée religieuse» du Président à la veille du mois de Ramadhan. «On bloque tout une capitale pour une seule personne, est-ce normal», s’interroge un automobiliste énervé. Dans la rue, les discussions tournaient principalement autour des embouteillages causés, disait-on, par Bouteflika et sur les emplettes en prévision du mois de Ramadhan ! Pour ce qui est de cette deuxième sortie après celle du 9 avril où il a procédé à l’inauguration de la mosquée Ketchaoua et de l’extension du métro d’Alger, le président Bouteflika a visité deux sites religieux. Il était accompagné des ministres des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, et de l’Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar. Le cortège présidentiel s’est ensuite dirigé vers le chantier de la Grande Mosquée pour inspecter l’avancement des travaux réalisés sur une superficie de 27 hectares. La Grande Mosquée d'Alger sera la plus grande d'Afrique et la troisième dans le monde après celles de La Mecque (Masdjid Al Haram) et de Médine (Masdjid Al Nabawi) et dotée du plus haut minaret au monde. Le président de la République a pu constater que les travaux de la grande salle de prière étaient achevés. Les ouvriers étaient en phase de terminer la pose des ornements et décorations. Selon l’APS, la mosquée sera livrée vers la fin de l’année en cours.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire